Etude sanitaire microbiologique. Site de la Passe aux moutons en rivière de Penzé
L'ostréiculture en baie de Morlaix demeure une activité emblématique du territoire qui contribue à sa notoriété ainsi qu'à son attractivité. Cette activité du secteur primaire, qui emploie 107 peronnes en Equivalent Temps Plein (ETP), produit annuellement environ 7000 tonnes d'huîtres creuses et environ 90 tonnes d'huîtres plates ce qui représentent indéniablement un poids socio-économique significatif à l'échelon local. Dans la perspective de faire évoluer les limites des zones conchylicoles existantes sur l'estuaire de la Penzé, les professionnels ont sollicité l'élaboration d'une étude de zone pour en déterminer l'opportunité. Cette demande ayant fait l'objet d'une acceptation par l'administration, le laboratoire Environnement Ressources Finistère Bretagne Nord de Concarneau a été désigné pour réaliser cette étude sanitaire.
Les résultats obtenus au cours de cette année d'étude ont permis d'évaluer les qualités bactériologique et chimique sur les 2 points de suivi, le point "Pont de la corde" d'une part, traditionnellement retenu dans le cadre du réseau de surveillance microbiologique et le nouveau point "Passe aux moutons". L'analyse de ceux-ci conclut au classement en salubrité B des deux points échantillonnés et conduit ainsi à maintenir la limite de la zone A dans sa configuration actuelle pour les coquillages du groupe 3. Dans le cadre de la surveillance ultérieure de la zone conchylicole, nous avons maintenu le point "Pont de la corde" comme point de référence du réseau REMI en raison de l'importante série temporelle des données disponibles.
La réglementation européenne ne se borne pas à fixer des normes pour la production et la mise sur le marché des coquillages vivants. Désormais, le guide des bonnes pratiques préconise une démarche préventive du risque sanitaire. Pour ce faire, elle suggère d'oeuvrer à l'élaboration d'une étude sanitaire incluant l'identification des sources potentielles de contamination d'origine humaine et animale, la détermination des variations intra-annuelles de ces contaminations ou encore la modélisation de la circulation de ces polluants biologiques et chimiques.
Dans le cadre de cette nouvelle approche méthodologique, nous avons engagé l'étude sanitaire à l'échelle du bassin versant de la Penzé, afin d'identifier les sources potentielles de contamination microbiologique des eaux. Pour y parvenir, nous avons synthétisé de multiples informations obtenues aurpès de diverses administrations et collectivités territoriales (inspection du littoral) ayant pour objectif de recenser les rejets, connus ou sauvages, sur le territoire étudié. Les données acquises accréditent l'idée dune contamination concomitante des eaux littorales, l'une générée préférentiellement par l'assainissement collectif et l'autre d'origine agricole, en lien avec les rejets ponctuels et diffus.
Les programmes de bassin versant et la création d'un SAGE sur le bassin versant de la Penzé, prenant en compte les enjeux de la restauration de la qualité de l'eau, de la protection et du développement de la conchyliculture, offre donc une perspective rassurante sur la pérennisation de cette activité traditionnelle, très dépendante de son environnement.
Monfort Patrick, Piriou Jean-Yves, Annezo Jean-Pierre (2012). Etude sanitaire microbiologique. Site de la Passe aux moutons en rivière de Penzé. Ref. RST.ODE/UL/LER-FBN/11.012.cc. https://archimer.ifremer.fr/doc/00110/22132/