Qualité du Milieu Marin Littoral. Bulletin de la Surveillance 2011. Régions : Provence Alpes Côte d'Azur et Corse
Le laboratoire Environnement Ressources Provence Azur Corse est chargé de la mise en œuvre des réseaux de surveillance opérés par l’Ifremer dans les régions PACA et Corse. En 2011, huit points REPHY, six points REMI et 13 points ROCCH ont été concernés par cette surveillance.
Suivi hydrologique
Sur le plan hydrologique, l’année 2011 a été particulière. Après un printemps sec et un été relativement pluvieux, des records de températures décennales ont été enregistrés à l’automne, juste avant des épisodes pluvieux exceptionnellement intenses au mois de novembre. Ces conditions climatiques extrêmes ont eu une influence sur le fonctionnement des écosystèmes planctoniques.
Suivi microbiologique
Les résultats de l’année 2011 ne mettent pas en évidence de problème majeur lié à la contamination microbiologique sur les zones suivies par le LER/PAC. Six alertes de niveau 0, deux de niveau 1 et deux de niveau 2 (étang d’Urbino et Courbe) ont été déclenchées en 2011. Nous pouvons néanmoins constater des pics importants de contamination sur l’étang d’Urbino qui ont conduit à une estimation en C de la qualité sanitaire de l’étang en 2011 (classement actuel : B). Des pics importants de contamination ont également été observés sur le point Courbe situé en Camargue. Ce dernier point fera l’objet d’une attention particulière en 2012 et la fréquence de suivi, jusque là bimestrielle par dérogation compte tenu des résultats et des enjeux, passera à mensuelle en 2012.
Suivi du phytoplancton et des phycotoxines
En 2011, Dinophysis spp. a été observé de façon récurrente sur l’ensemble des points surveillés par le LER/PAC avec de fortes occurrences sur les points corses. 26 analyses de toxines lipophiles ont été réalisées, dont 25 en Corse, à cause de la présence de microalgues du genre Dinophysis ou lors des périodes à risques. Les résultats ont parfois atteint des niveaux significatifs mais ont tous été en dessous du seuil d’alerte sanitaire.
Alexandrium spp. est peu présent dans les zones surveillées par le LER/PAC. En 2011, il a été détecté deux fois au mois de juin 2011 dans le golfe de Fos à des concentrations inférieures au seuil d’alerte.
Les microalgues du genre Pseudo-nitschia sont présentes tout au long de cette année sur l’ensemble des points de surveillance avec des blooms très marqués au printemps mais aussi à l’automne dans les étangs corses. Ces blooms ont été favorisés par les conditions climatiques particulières de cette période.
Par ailleurs, en sus de l’expertise taxonomique récurrente apportée aux laboratoires départementaux d’analyse dans le cadre de la surveillance de la prolifération d’Ostreopsis ovata dans les eaux de baignade, le LER/PAC, en partenariat avec l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, a lancé en 2011 le projet OSCREEN qui a permis, grâce à 3 campagnes de prélèvements d’Ostreopsis spp. macroalgal, en juin, juillet et en août (80 stations) de réaliser une première cartographie de ce risque émergent sur l’ensemble de la façade méditerranéenne française. Les résultats seront diffusés en 2012.
Suivi des contaminants chimiques
La mesure du plomb, du mercure et du cadmium dans les moules ne montre pas d’évolution significative par rapport aux années précédentes et sont toutes conformes aux seuils de sécurité sanitaire. Des valeurs élevées en contaminant, notamment en plomb et en mercure, sont cependant observées sur le point du Lazaret. Les mesures de plomb (1,3 mg/kg, p.h en février 2011) sont proches des seuils de sécurité sanitaire fixé à 1,5 mg/kg, p.h. (soit 7,5 mg/kg, p.s.). Cette situation, liée au passé industriel et portuaire de la zone, est récurrente et a conduit certaines années, comme par exemple en 2010, à des valeurs au dessus du seuil pour ce métal. Or, cette zone est la principale zone de production de coquillage du Var. Des résultats d’autocontrôle des professionnels, viennent compléter les résultats du ROCCH.
Suivi des mortalités
En 2011, deux épisodes de mortalité (mai et novembre 2011) ont touché l’étang de Diana. Au mois de novembre, ils ont concerné entre 40 et 60 % du naissain d’huître creuse et 40 % des adultes. Dans les deux cas, les analyses menées sur les lots prélevés par le LER/PAC ont mis en évidence la présence d’herpès virus OsHV-1 µvar et de bactérie du genre Vibrio. Les conditions météorologiques exceptionnelles de cette année entraînant une température élevée de l’eau au mois de novembre (proche des 17°C) peuvent être à l’origine de la mortalité automnale, non observée les années précédentes.