Le besoin de connaissance (et de partage) sur la quantification et la dynamique des apports (de matières particulaires ou dissous) des fleuves dans les écosystèmes côtiers a motivé ce travail. L'objectif est de mettre au point des méthodes de traitements spécifiques de données acquises par courantométrie Doppler pour évaluer les apports des fleuves, décrire leur dynamique au cours du cycle de marée, et caractériser l'estuaire. Le traitement du signal acquis, en complément d'autres données de bathymétrie et de la salinité permet l'estimation d'indices caractéristiques de l'estuaire du fleuve Charente. Les résultats montrent par exemple que des volumes atteignant 40 à 50 millions de mètres cubes sont déplacés à chaque marée en pic de coefficient. Des exemples d'applications sont présentés, avec l'estimation : • des apports d'eau douce par le fleuve (proches de 40 millions de m3 en pic, dont à peu près la moitié sont exportés vers les pertuis). Ces résultats sont confrontés aux apports estimés par les débits journaliers moyens (données Hydrofrance); des écarts plus ou moins importants (2 millions de mètres cubes) sont relevés. • du volume oscillant de l'estuaire en fonction du coefficient de marée. L'estimation est faite en fonction des coefficients de marée; il est de l'ordre de 45 millions de mètres cubes pour un coefficient de 110. La relation entre coefficient et volume oscillant est suffisamment robuste (r² = 0,94) )pour en extraire un modèle de calcul. • des temps de résidence, et du trajet parcouru par l'intrusion saline; sur la période considérée des remontées d'eau salée de Port des Barques jusqu'aux alentours de Tonnay Charente (15 Km.) ont pu être estimés. Ces premiers résultats demandent à être confortés par d'autres campagnes de mesures, qui devraient pouvoir permettre d'établir des relations plus robustes et indépendantes de la saison, comme celle du volume oscillant en fonction de la hauteur d'eau par exemple.