Étude de la production primaire phytoplanctonique dans les eaux littorales de la côte normande (Manche orientale)

Des échantillonnages mensuels d'un peuplement phytoplanctonique côtier ont été réalisés de février 1978 à janvier 1980 sur la côte française de la Manche orientale, ainsi que des mesures de plusieurs descripteurs de l'environnement. L'analyse d'inertie appliquée à ces données a permis de hiérarchiser leur variabilité spatio-temporelle, et de montrer que la principale source de variation intervient à l'échelle saisonnière. Suivant cette échelle d'observation, on examine la répartition de la biomasse chlorophyllienne dans différentes fractions du peuplement. Ce problème est traité de manière originale par résolution d'un système d'équations non linéaires combinant les dénombrements des taxons et les dosages de chi a. Les diatomées centriques représentent 78% de la biomasse, suivies par les autotrophes < 5 J.lm (17 %). On observe une forte dispersion autour de ces moyennes calculées pour les deux années d'étude: au printemps, les pennées peuvent inclure plus de la moitié de la chi a. La biomasse des dinoftagellés est toujours négligeable ( < 1% en moyenne). La contribution à la capacité photosynthétique du peuplement a été évaluée pour chacune des quatre catégories ftoristiques en ajustant un modèle semi-empirique aux mesures de production en conditions de lumière saturante. Les centriques en assurent en moyenne 67%, et l'ultraplancton 31 %. Le quotient d'assimilation de ce dernier oscille autour de 10,5 mgC (mg chi a.h)- 1 , et ses fluctuations saisonnières suivent celles de la température selon une loi de Q10 ~ 1 ,55. L'indice de productivité de l'ultraplancton vaut plus du double des Pmax estimés pour les diatomées et les dinoftagellés

Mot-clé(s)

Phytoplancton côtier, Ultraphytoplancton, Chlorophylle α, Quotient d'assimilation Modèles semi-empiriques

A phytoplankton community was sampled monthly between February 1978 and January 1980 in a coastal area of the Eastern Channel. During each croise, measurements of several physico-chemical and biological factors were also carried out. This data basis permitted the description of the ecosystem's behaviour in a synthetic manner by inertia analysis techniques, which draw up an ordination of the components of the spatio-temporal variability of the coastal pelagie biotope. For the given time-and space-steps of our sampling strategy, it is shown that the major source of variation is seasonal. This determines the preferential observational scale of the study, whose aim is the analysis 'Of the variability of the low-frequency processes of primary productivity. The contributions of different taxonomie and size fractions to the total chiorophyll biomass were first studied and evaluated in the context of seasonal patterns. This question is approached in an original manner, by solving a system of nonlinear equations combining counts of taxonomie units on the one hand with corresponding amounts of chi a on the other. The greater part of the total chi ais represented by centric dia toms (78 %), and secondly by the size fraction < 5 J.lm (17 %). Considerable dispersion is observed around these estimates of central tendency (mean proportions computed for the whole period February 1978-January 1980): the pennate diatoms may thus con tain more than half of the chi a measured in spring. The dinoflagellate biomass remains continuously at a negligible level ( < 1 % of the community's). A similar numerical approach has been used to specify the main fractions accounting for the photosynthetic capacity of the community: a semi-empirical nonlinear model was fitted to the measures of light-saturated primary production. It shows that 67% of this production is, on an annual average, assignable to the centric diatoms, and 31 % to the ultraplankton ( < 5 J.Lm). The assimilation number of this last size fraction oscillates around 10.5 mgC (mg chi a.h)- 1 , with its seasonal fluctuations following temperature variations (Qto ~ 1.55). The productivity index of ultraplankton is more than twice the estimated Pmax of diatoms and dinoflagellates. The discussion of our results includes a sensitivity analysis of the model, performed on the jackknifed squared C.V. matrix of the L.S. estimates of the parameters.

Keyword(s)

Coastal phytoplankton, Ultraphytoplankton, Chlorophyll α, Assimilation number, Single process semi-empirical models

Texte intégral

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Comment citer
Gros Philippe, Ryckaert Mireille (1983). Étude de la production primaire phytoplanctonique dans les eaux littorales de la côte normande (Manche orientale). Oceanologica Acta. 6 (4). 435-450. https://archimer.ifremer.fr/doc/00120/23130/

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