Dans la perspective du développement de l’aquaculture en Polynésie française, un programme visant à développer l’élevage de deux nouvelles espèces de poissons lagonaires a été initié depuis 2001. Ces deux espèces sont le « Mo’i », Polydactylus sexfilis et le « Paraha peue », Platax orbicularis. L’objectif de ce programme est de maîtriser le cycle complet de production afin de transférer la technique à des aquaculteurs. Toutefois, les élevages en cage et en bassin, de ces deux nouvelles espèces, ont été rapidement confrontés à l’apparition de mortalités d’origine infectieuse (bactéries, ectoparasites, virus). Les moyens disponibles pour protéger efficacement ces animaux élevés en milieu ouvert ou semi-ouvert sont limités. Pour réduire les mortalités, on peut s’appuyer, en fonction des hypothèses infectieuses émises, sur la mise en place de traitements préventifs ou curatifs spécifiques (antibiothérapie ou balnéation médicamenteuse…). Toutefois, en raison de leur difficulté d’application en milieu ouvert, ce type d’approche est réservé aux élevages en milieu contrôlé (notamment bassin de quarantaine). Pour réduire à leur plus bas niveau les risques d’infection et de propagation des agents infectieux, l’accent doit être mis sur la prévention par un renforcement de la prophylaxie zootechnique et zoosanitaire. La prophylaxie zootechnique doit permettre d’améliorer les techniques d’élevage afin d’obtenir des poissons en meilleures conditions, plus aptes à résister aux infections. La prophylaxie zoosanitaire repose sur la rapidité et la fiabilité de l’identification et du diagnostic des organismes infectieux à chaque étape de la chaîne de production. La présente convention avait pour objectif de définir les modalités de collaboration entre le Service de la Pêche et l’Ifremer dans le cadre de l’accueil d’un CVD pour mettre en place une étude sur la prophylaxie des poissons lagonaires d’élevage. Cet agent s’est former dans un premier temps aux techniques d’analyse histologique, bactériologique et de biologie moléculaire maîtrisés à l’Ifremer en accédant à la plate forme technique du laboratoire. D’autre part, cette formation technique a été complétée par une formation théorique de détection et d’identification des principaux organismes pathogènes et/ou opportunistes affectant les élevages menés par le SPE. De plus, afin de lui permettre d’appréhender plus facilement les problèmes techniques d’élevage et les améliorations prophylactiques à apporter, une formation zootechnique lui a été dispensée. La combinaison de ces connaissances devrait permettre rapidement à l’agent du SPE d’acquérir l’autonomie suffisante pour effectuer une surveillance et une veille sanitaire efficace des poissons en élevage.