Les crevettes pénéides maintenues captives dans des cages posées sur le fond des bassins d'élevage subissent un stress dû au sédiment qui peut être évalué par la comparaison entre la valeur de la pression osmotique de leur hémolymphe et celle des crevettes libres du même bassin. Les objectifs des travaux réalisés à la station de Saint-Vincent (SASV, Nouvelle Calédonie) étaient de confirmer la variabilité spatiale de l'intensité du stress et de rechercher dans les sédiments un indicateur physique ou chimique corrélé à ce stress. Des lots de 25 à 30 crevettes de 13,2g, pêchées à l'épervier, ont été placés dans des cages de grillage métallique déposées en 12 points du bassin d'élevage. Les cages ont été relevées au bout de 24 heures et la pression osmotique des crevettes au stade d'inter-mue C comparée à celles d'individus libres pêchés le même jour. L'expérience ayant été renouvelée 4 fois, le plan expérimental était constitué de 4 blocs de 12 cages. Les caractéristiques du sédiment ont été étudiées sur deux séries de mesures in situ (pH de l'eau interstitielle, potentiel d'oxydoréduction) ou de prélèvements (matière sèche, taux de matière organique, teneur en azote ammoniacal) réalisés à proximité immédiate du point de dépôt des cages. L'étude révèle l'existence d'un gradient significatif d'intensité du stress chez les crevettes captives, elle a permis de détecter une corrélation linéaire très significative entre le pH de surface des sédiments et la capacité osmorégulatrice des crevettes. Ces observations ont été confirmées par une étude expérimentale réalisée à Tahiti au Centre Océanologique du Pacifique.