Effets du chlorure de cadmium et du chromate de plomb sur deux mollusques bivalves
La contamination expérimentale d'huîtres par le chlorure de cadmium (500 µg/1 pendant 7 et 26 jours) ne cause aucune lésion histologique ou cytologique, mais elle accélère la déplétion testiculaire et, dans quelques cas, s'oppose au stockage du glycogène. L'excellente résistance des huîtres est due à l'efficacité de deux types de mécanismes de détoxication. Le premier consiste en une immobilisation du cadmium, dans les organes absorbants, dans un état chimique stable et inerte sur le plan métabolique (phosphate ?). Le second, le plus important, fait intervenir les amoebocytes à stockage naturel de zinc dans la synthèse d'une métallothionéine qui complexe le cadmium. Les huîtres de sites pollués de l'estuaire de la Gironde contiennent moins de cadmium que celles soumises à la contamination expérimentale. Elles ne présentent aucune lésion et leur activité reproductrice est normale. La contamination expérimentale de moules par le chromate de plomb montre que le biocaptage, et par suite la bioaccumulation, de particules du polluant par les organes digestifs est très faible. Les moules réagissent contre le chromate en l'incorporant aux sécrétions muqueuses du conduit digestif. En revanche, la dissociation d'une partie du composé libère du chrome et du plomb assimilables, qui provoquent une contamination générale des tissus, une lyse des cellules germinales femelles et une hypertrophie du rein. Le chromate de plomb n'a donc d'effets préjudiciables aux mollusques que par le chrome et le plomb qu'il libère, grâce à une dissociation dont les modalités restent à déterminer.
Ballan-Dufrancais C., Jeantet A.Y., Martoja R., Truchet M. (1985). Effets du chlorure de cadmium et du chromate de plomb sur deux mollusques bivalves. https://archimer.ifremer.fr/doc/00132/24329/