Culture d'huîtres creuses en eaux profondes dans le Pertuis d'Antioche. Comparaison avec les cultures sur estran du bassin de Marennes Oléron et de Fouras et les filières d'élevage des Saumonards. Période avril 2002 - décembre 2002
Le Bassin ostréicole de Marennes-Oléron, et globalement la Charente-Maritime, sont marqués depuis les années 80 (Héral, 1986), par un net recul des rendements de production qui engendre une diminution de la rentabilité économique et un accroissement des coûts de production. La démonstration de la surcharge biologique du Bassin de Marennes-Oléron est démontrée depuis 1985. Cette situation a évolué depuis cette date, par une diminution des cheptels en élevage et par une augmentation des cheptels sauvages ce qui a abouti à des plans d'entretien et de restructuration du DPM. Cependant, la situation défavorable pour la majorité des zones charentaises en terme de « croissance - production» est annuellement confirmée, depuis 1993 au moyen des réseaux de suivi de croissance régional (Le Moine, 2000) et national Remora (rapports nationaux annuels de 1993 à 2002). Avec comme objectif principal non pas de produire plus, mais de produire mieux à des coûts de production plus compétitifs, la possibilité de développer des cultures au large constitue un des éléments d'une meilleure gestion spatialisée des élevages conchylicoles. Initié en 1993 et repris en 1995 et 1998, le projet d'élevage et de suivi expérimental de culture d'huîtres en eaux profondes sur le littoral charentais a pu être mis en place au cours de l'été 2000 suite à l'attribution par arrêté préfectoral de deux concessions de 50 hectares dans le Pertuis d'Antioche, sur le plateau d'Angoulins au nord de l'île d'Aix, pour une durée de 5 ans. Pendant cette période expérimentale un volet "expérimentation de terrain", doit être développé. Il a pour objectif d'obtenir les données biologiques de base sur l'évolution des cheptels (taux de croissance, survie, mortalité, caractéristiques des cheptels). Des comparaisons seront également effectuées avec les cycles d'élevage traditionnels sur estran et sur filière ostréicole par le CREAA. En complément des actions « terrain », des volets socio-économique et technico-économique sont également développés. Deux cycles expérimentaux ont déjà été réalisés depuis l'année 2000. La première année expérimentale a été perturbée par la disparition des cheptels mis en élevage. Cette perte a certainement influencé la participation professionnelle pour le cycle 2001. Malgré cela une information complète et comparative des données expérimentales et professionnelles a été acquise (Robelt et al., 2003). L'encadrement de la période d'élevage favorable d'avril à octobre a été souligné. La capacité de croissance des concessions a été évaluée: le potentiel de croissance est équivalent aux meilleurs sites de pousse du bassin de Marennes Oléron. Les problèmes de qualité des huîtres produites ont été révélés avec l'importance du chambrage par les galeries du ver Polydora. La comparaison avec les résultats du réseau national de suivi de croissance des huîtres creuses IFREMER (REMORA) pour les données obtenues en eaux profondes à Quiberon, donne des rendements nettement inférieurs pour nos conditions d'élevage 1,3 contre 2,1 en moyenne. La comparaison avec les filières d'élevage du CREAA montre qu'un tel potentiel de croissance est disponible dans notre région mais avec une technique d' élevage différente.
Mot-clé(s)
Ostréiculture, Elevage en eaux profondes, Suivis expérimentaux, Biométrie, Mortalité, Bassin de Marennes Oléron, Fouras, Saumonards
Robert Stephane, Le Moine Olivier, Razet Daniel, Guilpain Patrice, Geairon Philippe, Arnaud Christophe, Chollet Bruno, Faury Nicole, Soletchnik Patrick, Seugnet Jean-Luc, Mille Dominique (2003). Culture d'huîtres creuses en eaux profondes dans le Pertuis d'Antioche. Comparaison avec les cultures sur estran du bassin de Marennes Oléron et de Fouras et les filières d'élevage des Saumonards. Période avril 2002 - décembre 2002. Ref. RA/L.C.P.C.. https://archimer.ifremer.fr/doc/00134/24525/