Etude de la crise de la pêche de la crevette en Guyane

Ce travail fait suite à la publication du premier volume « Etude de la crise de la pêche de la crevette en Guyane » (Lampert, 2011). Dans ce premier volume nous avons répondu à la première question qui se posait : « la crise de la crevette est-elle due à la pêche elle-même ? ». Nous avons pu répondre par la négative, laissant la porte ouverte à des hypothèses environnementales et trophiques. Facteurs environnementaux La piste des facteurs environnementaux est liée aux changements climatiques, pérennes ou cycliques. L’augmentation de la température de surface de la mer, les changements dans le régime des vents, de la houle et la salinité, la relation qu’il peut y avoir entre le recrutement et les précipitations locales, les débits des fleuves guyanais ou de l’Amazone. Sans oublier les indicateurs climatiques à grande échelle tels que la Southern Ocillation Index (SOI) et la Northern Oscillation Index (NOI) (Santamaría-del-Ángel et al. 2011 ; Aragon-Noriega et Alcántara-Razo 2005 ; Parsons et Lear 2001 ; Serge Garcia et Le Reste 1981 ; S. Garcia 1988 ; Saoud et Davis 2003 ; Rivierre 2007 ; Leal-Gaxiola et al. 2001 ; Li et Clarke 2005 ; Lee 2004 ; Ouellet, Savard, et Larouche 2007). Facteurs trophiques La crevette étant l’une des proies préférées des poissons de Guyane, nous avons avancé dans le premier volume l’hypothèse d’un impact trophique suite à la pression de la pêche au vivaneau. De l’autre coté du réseau trophique, il reste à explorer la piste des changements dans l’abondance phytoplanctonique, qui constitue l’essentiel de l’alimentation des larves de crevette. Un changement significatif dans leur source de nourriture pourrait avoir des conséquences dans leur recrutement. Il en va de même pour l’évolution de la mangrove en biomasse, qui fournit matière organique et refuge pour les larves (Anderson 2000 ; Fuentes-Yaco et al. 2007 ; D. G. Parsons et Colburne 2000 ; Santamaría-Miranda et al. 2005). Les données collectées sont présentées dans la première partie de ce document avec une étude de chaque paramètre et le choix du meilleur indicateur. Dans la deuxième partie nous abordons un premier traitement de ces données afin d’évaluer leur pertinence dans les relations qui peuvent exister avec les valeurs des recrutements de crevettes. Une étude plus exhaustive sera menée dans un prochain volume où seront ajoutés des paramètres tels que les concentrations en chlorophylle, en matières en suspension ou des matières organiques dissoutes. Ce deuxième volume est réalisé dans le cadre du marché ouvert par la Direction des Pêches Maritimes et de l’Agriculture (DPMA) « Marché DPMA 2012-021 », intitulé : Etude portant sur l’effet du changement climatique et/ou du réseau trophique sur le stock guyanais des crevettes pénéïdes. Il constitue le rapport intermédiaire du marché. Dans le troisième volume pourra être abordé l’étude liée au réseau trophique par les analyses des contenus stomacaux des vivaneaux, par les séries de données de biomasse phytoplanctonique (images satellite) et de son paramètre « chlorophylle » et par l’évolution temporelle de la biomasse de la mangrove. La piste de la dérive des oeufs et larves de crevettes depuis les côtes brésiliennes pourra également être explorée si le modèle de courants de surface venait à être opérationnel en 2013. Il permettrait d’avoir des cartes de courants et vitesses de surface permettant de valider l’hypothèse émise dans le volume 1.

Texte intégral

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Comment citer
Lampert Luis (2013). Etude de la crise de la pêche de la crevette en Guyane. Ref. RBE/BIODIVHAL 2013-2. https://archimer.ifremer.fr/doc/00137/24844/

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