L'activité conchylicole emblématique de l'estuaire de l'Odet était tournée pendant des décennies vers l'ostréiculture et tout particulièrement l'exploitation du gisement d'huîtres plates du Perennou. Les mortalités importantes enregistrées dans les années 70 et 80 liées à la présence des parasites Martelia et Bonamia, associées à la médiocrité de la qualité sanitaire des eaux estuariennes ont participé au déclin de cette activité primaire sur ce territoire. Une volonté locale forte au sein de la Commission Locale de l'Eau (CLE) du Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) de réhabiliter la qualité bactériologique en priorité puis corrélativement l'activité conchylicole ont contribué au regain d'intérêt de cet estuaire manifesté par les professionnels de la conchyliculture et notamment pour l'élevage des coques ou ceratoculture. Classé en B pour les coquillages non fouisseurs (huîtres), des demandes de concession pour l'élevage de coquillages fouisseurs (coques) supposait préalablement, comme le prévoit la réglementation européenne, l'élaboration d'une étude sanitaire. Cette dernière, engagée à la demande de l'administration, inclut d'une part un suivi de la qualité bactériologique et chimique des coques et d'autre part, une identification des sources potentielles de contamination dans une démarche de gestion préventive des risques sanitaires. Les résultats obtenus au cours de cette étude ont permis d'évaluer la qualité sanitaire des coques en deux points sur la zone aval de l'estuaire et de conclure à une qualité de salubrité B également pour ces bivalves fouisseurs. Ce constat implique donc le passage de ces coquillages dans un établissement conchylicole agréé pour en assurer la purification avant leur mise sur le marché. Dans le cadre de cette nouvelle approche méthodologique, nous avons entrepris d'identifier les sources potentielles de contaminations à l'échelle du bassin versant d'une part et de la station d'épuration intercommunale de Quimper située à l'amont de l'estuaire d'autre part. Pour y parvenir nous avons analysé de multiples informations obtenues auprès de diverses administrations, des collectivités territoriales mais également du Syndicat mixte de la vallée de l'Odet (SIVALODET). L'analyse des données accumulées accrédite l'idée d'une contamination concomitante des eaux littorales, l'une générée préférentiellement par l'assainissement collectif et l'autre par l'activité agricole largement représentée dur le bassin versant. Les actions de réhabilitation des stations d'épuration, de l'assainissement non collectif et celles menées dans le cadre du SAGE (étude diagnostic de l'origine des contaminations fécales, suppression des points d'abreuvage des animaux, etc...) oeuvrent à la poursuite de la restauration de la qualité des eaux estuariennes et augurent de bonnes perspectives pour la pérennité de l'activité conchylicole sur le territoire.