Mortalités d'huîtres creuses adultes (Crassostrea gigas) et infection à Vibrio aestuarianus - AESTU

En 2012, le nombre de cas de mortalités d’huîtres creuses adultes rapportés dans le cadre du réseau Repamo, et dans lesquels la bactérie Vibrio aestuarianus a été isolée, a fortement augmenté. Afin d’apporter de premiers éléments de réponse concernant cette augmentation, les objectifs de cette étude étaient de déterminer si l’émergence/la ré-émergence de V. aestuarianus était associée (i) à l’apparition d’un génotype bactérien particulier et/ou (ii) à une sensibilité accrue de certains animaux. L’Ifremer dispose d’une collection de souches bactériennes appartenant majoritairement au genre Vibrio et qui comporte différents isolats de V. aestuarianus, collectés depuis 2001 pendant ou hors épisodes de mortalité. La comparaison de ces isolats en termes de phénotype (virulence estimée en pathologie expérimentale) et de génotype (VNTR et génomes) n'a pas permis de mettre en évidence de génotype plus virulent particulier en 2012, mais plutôt l’existence de 2 clades au sein de l’espèce, dont la signification reste à préciser. Les mécanismes de virulence employés par deux souches « modèle », toutes deux hautement virulentes, ont été comparés in vitro et in vivo. Les résultats obtenus suggèrent des mécanismes d’action divergents, qui doivent être précisés et validés sur un plus grand nombre de souches. Par rapport aux travaux sur l’infection à V. aestuarianus réalisés avant sa ré-émergence (Garnier et al., 2008; Labreuche et al., 2006a) de façon globale, les animaux testés dans le cadre de cette étude se sont révélés tous très sensibles à la bactérie, et en particulier les animaux de plus d’un an. Les animaux de plus d’un an issus de captage naturel ou d’écloserie, diploïdes ou triploïdes, testés au cours de cette étude présentent des sensibilités comparables dans les conditions expérimentales choisies. Au-delà du fond génétique (lot d'animaux), de la ploïdie, de l'origine, le poids des animaux est un critère majeur influençant leur sensibilité. Enfin, la comparaison de lots issus de trois années de sélection massale (opérée sur estran pendant l’été, au moment des épisodes de mortalités associés à la détection de l’herpès virus OsHV-1) suggère une corrélation positive entre les caractères ‘survie sur estran pendant la première année de vie’, ‘survie face à une infection à OsHV-1’ et ‘survie face à une infection à V. aestuarianus’ pour des animaux âgés d’une année. Cependant, le nombre de lots testés dans le cadre de cette étude reste limité et un plus large panel de fonds génétiques doit maintenant être testé pour confirmer ces premières données. Enfin, la comparaison de l'expression de gènes (impliqués dans différents processus dont la réponse immunitaire) dans différents lots d'huîtres a permis de discriminer des huîtres présentant des capacités de survie différentielles avant et à la suite d'une infection à V. aestuarianus. Ces résultats bien qu’ils doivent encore être validés sur de nouveaux lots pour s’assurer de leur robustesse, ouvrent des perspectives pour le développement d’outils de pronostic des capacités de survie d’huîtres et l’analyse de souches d’huîtres d’intérêt en support aux programmes de sélection

Mot-clé(s)

Vibrio aestuarianus, Huître creuse, Crassostrea gigas, Bactérie, Ré-émergenece, Virulence, Génome, Statut immunitaire, Génétique

Texte intégral

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562 Mo
Comment citer
Travers Marie-Agnes, Degremont Lionel, de Lorgeril Julien, Azema Patrick, Montagnani Caroline, Benabdelmouna Abdellah, Nicolas Jean-Louis, Le Roux Frederique (2014). Mortalités d'huîtres creuses adultes (Crassostrea gigas) et infection à Vibrio aestuarianus - AESTU. Ref. R.INT.RBE/SG2M-LGPMM. https://archimer.ifremer.fr/doc/00229/34037/

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