Réseau de surveillance des polluants anthropiques dans les lagons de Polynésie française. Rapport final - Septembre 2014. Contrat de projet Etat-Pays

La mise en place d’un réseau d’observation de la qualité des eaux lagonaires de Polynésie française, financé par le contrat de projet Etat – Pays, a été initiée mi 2012 pour une durée de deux ans. Durant un à trois semestres la contamination in situ a été suivie sur 6 sites : Vairao et la baie de Phaéton à Tahiti, Moorea (Vaiare), Huahine (Faie), Maupiti et Rangiroa. Le mollusque bioindicateur utilisé est l’huître perlière Pinctada margaritifera. Après transplantation et 4 mois d’immersion sur site, la mesure dans les chairs de la radioactivité gamma n’a pas permis de détecter de radionucléides artificiels, cependant du césium 137 a été mesuré dans les sédiments sur 2 sites. Le plutonium (émetteur alpha) est présent en faibles quantités dans les chairs. L’analyse des métaux lourds a montré que le cadmium est toujours présent dans les chairs des bivalves avec des teneurs qui diminuent parfois, les teneurs en mercure et plomb sont très faibles dans tous les échantillons. Les huîtres perlières sont de bons biointégrateurs du fer et du zinc. L’analyse des composés organochlorés a mis en évidence la présence d’acétochlore sur 2 des suivis, d’autres composés (PCB, isodrine, …) ont été détectés sur plusieurs sites. Les mesures de HAP (Hydrocarbures Aromatiques polycycliques) sont assez variables dans le temps, des composés différents ont été détectés sur les trois suivis, le phénanthrène a été détecté systématiquement. Le suivi du milieu ne laisse apparaître aucun résultat problématique en termes de pollution. Les paramètres hydrologiques sont principalement influencés par les conditions météorologiques et la localisation du site par rapport à l’influence de la côte. Les analyses sédimentologiques ont permis de différencier les sites exposés à une sédimentation d’origine terrigène (Phaéton et Moorea) ou biogène (Vairao, Huahine, Maupiti et Rangiroa) où les peuplements de la faune et la flore marine sont plus importants. Parallèlement, des expériences menées en laboratoire ont permis de mettre en évidence le phénomène d’accumulation des métaux lourds, cadmium et chrome, dans la chair des huîtres perlières. Ces teneurs augmentent rapidement au cours du temps lorsque le milieu est contaminé, notamment pour le cadmium. Les byssus intègrent également ce métal dans une moindre mesure. Ces expérimentations ont également permis d’identifier 3 gènes candidats biomarqueurs d’une contamination par les métaux lourds dans le cadre du projet Biolag. Cette expérience permet d’établir un outil performant de quantification du plutonium pour les expertises que mène l’IRSN dans l’environnement et pour la mesure des autres polluants dans les lagons comme dans le cas du projet INTEGRE.

Texte intégral

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Comment citer
Bernagout Solene, Bouisset Patrick, Leclerc Gael, Rua Jean, Nohl Marine, Garen Pierre, Levy Peva, Tetaura Nono-Lewis, Poroi Destremeau, Sham Koua Manaarii, Liao Vetea, Bosserelle Pauline, Planes Serge, Espiau Benoit (2014). Réseau de surveillance des polluants anthropiques dans les lagons de Polynésie française. Rapport final - Septembre 2014. Contrat de projet Etat-Pays. Ref. PRP-ENV/SESURE/2014-35. https://archimer.ifremer.fr/doc/00249/35975/

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