L’objectif de cette étude est de mettre en évidence et de hiérarchiser les pressions anthropiques ayant le plus d’impact sur les éléments de qualité DCE sur les lagunes méditerranéennes et de consolider ainsi les liens état/pressions. Il s’agit également de mettre en évidence des groupes de masses d’eau homogènes en termes de pressions. Ce travail s’appuie sur les précédentes études menées sur le sujet (Battut, 2010 ; Bouchoucha et al., 2010 ; Meinesz et al., 2013) et vise à les compléter grâce : • à la mise en œuvre d’une approche descriptive multidimensionnelle qui permet de mettre en évidence les interactions entre les différentes métriques de pression et d’état et de regrouper les masses d’eau similaires, • à l’intégration de données de pression et d’état complémentaires : pressions hydromorphologiques (Aquascop, 2014), état biologique (campagnes DCE 2009 et 2012), contamination chimique de l’eau et du biote (PEPSLAG 2010, DCE 2012, RINBIO 2009 et RINBIO 2012), • à la mis en œuvre d’une méthode de hiérarchisation permettant de faire un tri parmi les 81 métriques analysées. Les analyses réalisées sur les variables hydromorphologiques permettent de consolider l’intérêt d’un découpage de la typologie des lagunes, du fait de la spécificité des masses d’eau oligohalines et mésohalines. Pour les lagunes poly-euhalines, les analyses mettent en évidence des groupes de masses d’eau différents selon l’ensemble de variables pris en compte. Les variables de pressions font ressortir un gradient de pressions anthropiques, auquel les rejets des stations d’épuration contribuent le plus fortement. Un gradient de « bon état » est par ailleurs mis en évidence par les indicateurs biologiques et physico-chimiques. Les indicateurs écologiques les plus fortement corrélées aux variables hydromorphologiques et de pression sont la turbidité, le NID, la composition des macrophytes et l’état du phytoplancton. L’écart de salinité moyen entre la mer et la lagune ressort comme la variable la plus anti-corrélée aux variables d’état écologique. Ensuite, les pressions urbaines et les stocks sédimentaires de phosphore apparaissent fortement liés aux indicateurs d’état écologique. Les données de contamination chimique des moules permettent de distinguer un gradient de pollution organique et métallique, auquel contribuent fortement les concentrations en PCB, DDT, HAP, mercure et plomb. Les pressions urbaines et agricoles apparaissent comme les variables les plus corrélées aux concentrations de ces 5 contaminants dans le biote. En revanche, les analyses des données d’état chimique de l’eau évalué au travers d’échantillonneurs passifs illustrent les fortes disparités entre les résultats des campagnes 2010 et 2012 et mettent en évidence peu de liens avec les variables hydromorphologiques et de pressions.