L’alimentation des juvéniles de sole commune (Solea solea) dans les Pertuis charentais.

Dans le cadre de l’Observatoire de Recherche sur les pertuis Charentais (ORE REPER), une problématique a été posée sur les conséquences des modifications de la qualité de l’environnement sur le fonctionnement de la nourricerie de la sole commune (Solea solea, L.). Pour répondre à cette problématique, les secteurs préférentiels des juvéniles de la sole dans les Pertuis ont été déterminés à l’aide des données récoltées lors de la campagne SOLPER 2006 (Léauté, 2007) qui suit l’évolution de l’abondance des juvéniles. Ensuite, leur alimentation dans ces zones a été décrite par l’analyse de leurs contenus stomacaux afin de comprendre les relations qui existent entre les juvéniles de la sole et leur environnement. Lors de la campagne SOLPER 2006 qui s’est déroulée fin août 2006, des traits de chalut à perche ont été réalisés régulièrement dans les pertuis Charentais (pertuis Breton et pertuis d’Antioche). Les densités de juvéniles pêchés ont été cartographiées par un SIG pour connaître leur répartition dans les Pertuis. Les estomacs des soles pêchées ont été prélevées et les proies ont été identifiées. Pour décrire leur régime alimentaire, une méthode quantitative numérique a été utilisée avec des indices tels que la fréquence d’occurrence des proies (%O) et la composition des estomacs (%N) (Castel, 1985). Les proies préférentielles des juvéniles (%O > 50%) sont alors identifiées pour chaque classe de taille de soles (inférieure et supérieure à 90 mm). Ensuite, un traitement statistique (Analyse Factorielle des Correspondances Multiples et Classification Ascendante Hiérarchique) a été nécessaire pour identifier des zones où le comportement alimentaire des soles et l’écologie (nature du sédiment et profondeur) sont homogènes. Les juvéniles de soles se localisent préférentiellement sur le grand plateau vaseux de faible profondeur situé entre la baie de l’Aiguillon et l’embouchure de la Charente. Au cours de leur croissance, les soles des deux pertuis remplacent une alimentation basée majoritairement sur des petits crustacés, et notamment des copépodes harpacticoïdes, par des polychètes (Diopatra neapolitana, Sternaspis scutata...) et des bivalves (Phaxas pellucidus, Abra nitida...). L’analyse statistique a révélé une disparité entre le pertuis Breton et le pertuis d’Antioche avec des comportements alimentaires différents. Six secteurs homogènes ont été discriminés et les espèces-proies consommées sont caractéristiques des paramètres écologiques des secteurs d’alimentation et notamment de la nature du fond.

Texte intégral

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Comment citer
Lepareur Fanny, Leaute Jean-Pierre (2008). L’alimentation des juvéniles de sole commune (Solea solea) dans les Pertuis charentais. 11ème Colloque d'Océanographie du Golfe de Gascogne- San Sebastian – 2008. https://archimer.ifremer.fr/doc/00260/37155/

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