La Directive Cadre sur l’Eau demande de définir pour les masses d’eau de transition « des facteurs physiques et chimiques ayant un impact potentiel sur la structure et la composition des peuplements biologiques ». Dans les lagunes, le fonctionnement des échanges avec la mer, la circulation des masses d’eau au sein de l’écosystème, la topographie (sinuosité du contour, marche bathymétrique…) qui peut dans certains secteurs géographiques fortement contraindre et limiter cette dynamique des masses d’eau, constituent autant de facteurs physiques pertinents à caractériser. Le temps de renouvellement et le temps de résidence des masses d’eau représentent des indicateurs caractéristiques de ces facteurs physiques. Le temps de renouvellement, défini à l’échelle globale d’une lagune, est calculé à partir des volumes d’eau qui journellement entrent et sortent de la lagune au travers des graus. Cette étude a permis de valider une méthode simple d’estimation de ces volumes journaliers échangés entre une lagune et la mer à partir de mesures haute fréquence de hauteurs d’eau de part et d’autre du grau. Des préconisations relatives au protocole d’acquisition et de traitement des données de hauteur d’eau et de salinité ont été émises et les limites d’application de la méthode ont été précisées. Le temps de résidence qui fournit une information spatialisée sur la dynamique des masses d’eau a également été calculé à l’aide du modèle hydrodynamique MARS-3D (sur les lagunes de Thau, Bages-Sigean, l’ensemble du complexe des étangs Palavasiens et l’étang de l’Or). La confrontation de ces deux indicateurs à permis de mettre à jour la notion de volume de mélange qui renseigne sur les zones où le mélange entre eaux saumâtres et eaux marines est efficace et sur les zones confinées.