Etude sanitaire microbiologique. Ria de la rivière de Morlaix
La rivière de Morlaix est traditionnellement et exclusivement tournée vers la production d’huîtres creuses depuis des décennies. Dans ce contexte d’activité conchylicole, elle fait l’objet d’un classement sanitaire pour les coquillages du groupe 3 pris par arrêté préfectoral n° 2012 2361-0003 en date du 26/12/2012.
Le Comité Régional de la Conchyliculture (CRC) et le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CRPMEM) ont conjointement sollicité la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) pour entreprendre une étude sanitaire sur les coquillages du groupe 2 (coques et palourdes). Cette demande s’inscrit dans un double objectif de diversification de la production conchylicole dans un contexte difficile de mortalités ostréicoles récurrentes d’une part et de l’accès à de nouveaux gisements pour les pêcheurs à pied professionnels d’autre part. Ayant répondu favorablement à cette demande de la profession, l’administration a missionné le laboratoire Ifremer de Concarneau pour mener à bien cette étude.
Les résultats obtenus ont mis en évidence une qualité chimique satisfaisante des coques et des palourdes prélevées sur la ria de Morlaix. La qualité bactériologique, quant à elle, conduit à un classement sanitaire en classe B pour l’ensemble des points échantillonnés ce qui traduit une qualité microbiologique homogène des zones conchylicoles. Ce constat implique un passage de ces coquillages dans un établissement conchylicole agréé pour en assurer la purification avant leur mise sur le marché.
En raison des points échantillonnés situés sur 2 zones, nous suggérons de retenir le point « La Palud » (zone 29.01.030) et Barnenez (zone 29.01.040) comme points de suivi pérenne du réseau REMI.
La réglementation européenne ne se borne pas à fixer des normes pour la production et la mise en marché des coquillages vivants. Désormais, un guide des bonnes pratiques préconise une démarche préventive du risque sanitaire. Pour ce faire, elle suggère d’œuvrer à l’élaboration d’une étude sanitaire incluant l’identification des sources potentielles de contamination d’origine humaine et animale, la détermination des variations intra-annuelles de ces contaminations ou encore la modélisation éventuelle de la circulation de ces polluants biologiques et chimiques.
Les données acquises auprès des diverses administrations, collectivités territoriales ou associations suggèrent une contamination concomitante des eaux littorales, l’une générée préférentiellement par l’assainissement collectif (station d’épuration et poste de relèvement) et l’autre d’origine agricole. Sur ce dernier point, une attention particulière devrait être portée aux points d’abreuvement direct en rivière dont l’impact bactériologique a longtemps été sous-estimé. Enfin, une évaluation de qualité des rejets recensés sur le littoral apporterait des éléments utiles au diagnostic, préliminaire à l’élaboration d’un plan d’actions.
Mot-clé(s)
Rivière de Morlaix, contamination fécale, Escherichia coli, plomb, cadmium, mercure, dioxines, polychlorobiphényles, benzo(a)pyrène, zone conchylicole, palourde