HYDROTAMIS. Evaluation et amélioration de la qualité des captures de civelles de l’UGA Loire, côtiers vendéens et Sèvre niortaise
La qualité des captures de civelles occupe une importance croissante pour optimiser les projets de repeuplement en France et en Europe et pour mieux valoriser la production. Aussi le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des Pays de la Loire (COREPEM) a initié une étude visant à améliorer la qualité des captures de civelles de l’UGA LCV, première unité de gestion nationale en nombre de licenciés et en volume de production. Pour réaliser cette étude, le COREPEM s’est appuyé sur l’Ifremer (Laboratoire de Technologie Halieutique de Lorient), le Syndicat mixte pour le développement de la pêche et de l’aquaculture en Pays de la Loire (SMIDAP) et l’Association des pêcheurs professionnels de Loire-Atlantique (AADPPMFEDLA). Ce projet se divise en 3 étapes majeures : (i) la réalisation d’un état initial de la qualité des captures, (ii) l’identification des causes de lésions et (iii) la proposition d’améliorations sur les tamis à civelles le cas échéant.
Sur la base de l’échantillonnage puis de l’analyse de près de 6 000 civelles, la qualité des captures de l’UGA peut être qualifiée de bonne, voire de très bonne selon les secteurs. La Loire a toutefois été identifiée comme étant le secteur présentant la marge de progression la plus importante.
Différents tests en estuaires et en bassins ont par la suite permis de mieux identifier les sources de lésion : les civelles arrivent dans le tamis en se dirigeant directement, sans ralentir, vers le fond de la réserve, où elles coincent leur queue au travers des mailles. Lorsque le fond de la réserve est colmaté, le piquage des queues peut se produire en amont. Les civelles présentent alors des légères lésions au niveau de la queue, une zone particulièrement impliquée dans l’osmorégulation. Une fois le mucus abîmé à cet endroit, le déséquilibre des échanges ioniques entraîne dans la plupart des cas la mort de la civelle au cours des premières heures de stabulation. Pour prévenir ce phénomène qui représente 77 % des lésions observées, en concertation avec les professionnels et les scientifiques, 3 prototypes de tamis ont été développés. La surface d’entrée a été conservée mais des dimensions plus importantes et un maillage adapté devaient en effet diminuer le risque de frottement de la civelle sur la toile, et le risque de maillage dans le fond de la réserve.
Un de ces trois prototypes testés en conditions réelles de pêche par 3 navires au cours de 12 marées, durant la saison de pêche à la civelle 2014-2015, produit une qualité de civelles supérieure au tamis standard de l’ordre de 25 %. Parmi les perspectives de l’étude, il s’agira de proposer ce tamis aux professionnels de Loire dès la saison 2015-2016 tout en les sensibilisant à l’importance de pêcher à une vitesse limitée durant un temps réduit, des paramètres indispensables à une production de bonne qualité.
Mot-clé(s)
civelle, UGA LCV, région Pays de la Loire, estuaires, pêcheurs professionnels, amélioration de la qualité des captures, tamis à civelles, hydrodynamisme.
Pengrech Alexis, Morandeau Fabien, Vincent Benoit (2015). HYDROTAMIS. Evaluation et amélioration de la qualité des captures de civelles de l’UGA Loire, côtiers vendéens et Sèvre niortaise. Ref. RST/STH/LBTH/2015.006. https://archimer.ifremer.fr/doc/00292/40296/