Etude de la qualité des eaux de l'estuaire de l'Adour - Résultats du suivi matière vivante - années 2001-2002
L'estuaire de l'Adour, caractérisé par une taille réduite et une embouchure fortement urbanisée et industrialisée, constitue un enjeu socio-économique fort pour le département des Pyrénées-Atlantiques. Dans ce contexte, un Secrétariat Permanent à la Prévention des Pollutions Industrielles (SPPPI), chargé de veiller à la préservation de l'écosystème estuarien est créé en 1999. L'étude de la qualité de l'estuaire de l'Adour, programmée sur trois années (2001-2003) a été initiée par le Groupe "Eau" émanant de cette structure. Elle comporte trois volets indissociables confiés à trois organismes différents : - L'Université de Pau étudie plus particulièrement la contamination des sédiments de l'estuaire. - La CQEL 64 est chargée de l'évaluation de la qualité de l'eau. - L'étude de la contamination de l'estuaire intégrée par la matière vivante a été confiée à l'IFREMER pour ses compétences dans ce domaine, déjà mises en œuvre dans le cadre du RNO. Au travers des niveaux mesurés dans la matière vivante au cours des deux premières années, l'estuaire de l'Adour apparaît caractérisé par une forte contamination bactériologique généralisée. Localement, on y observe un impact très important des zones urbanisées assainies par des réseaux de collecte unitaires en cours de réhabilitation, présentant des taux de raccordement faibles. Les métaux sont présents à un niveau modéré, même si quelques pollutions accidentelles en plomb (Adour amont) et en chrome (Edmond Foy et Tarnos) ont pu être observées en 2001. Les résultats obtenus pour le cadmium, le cuivre et le zinc pourraient indiquer une origine «bassin versant» de ces apports avec des concentrations supérieures dans la partie amont. La pollution par les insecticides organochlorés est assez faible même si l’on perçoit encore des «bouffées» de DDT sans doute relarguées par des terrains traités dans le passé. L’étude des empreintes en HAP confirme l’existence d’une contamination chronique assez élevée à laquelle s’ajoute quelques évènements accidentels. Les courbes d’évolution, d’allures similaires pour chaque point, traduisent une tendance généralisée à la baisse et indiquent, sans doute, une origine plutôt «bassin versant» des apports en HAP. Le suivi mis en œuvre en 2001 et 2002 sera poursuivi en 2003 puis probablement pérennisé sous la forme d'un réseau reprenant plusieurs points d’échantillonnage sur lesquels seuls les contaminants très présents seront mesurés. L’évolution de la contamination par les autres molécules sera, par ailleurs, toujours établie par le Réseau National d’Observation.
Mot-clé(s)
matière vivante, contaminants, estuaire de l'Adour, qualité des eaux
Trut Gilles, Capdepuy Michèle (2003). Etude de la qualité des eaux de l'estuaire de l'Adour - Résultats du suivi matière vivante - années 2001-2002. Ref. RST.DEL/03.01/ARCACHON. Ifremer. https://archimer.ifremer.fr/doc/00306/41698/