Les Escherichia Coli potentiellement pathogenes dans l’environnement littoral : cas des STEC et des EPEC

Type Thèse
Date 2016-01-28
Langue(s) Français
Auteur(s) Baliere Charlotte1, 2
Université Université de Bretagne Occidentale
Discipline Microbiologie
Directeur de thèse Alain Rincé
Co-directeur Gourmelon Michèle
Mot-Clé(s) STEC, EPEC, coquillages, diversité, virulence, persistance
Résumé La contamination des zones littorales par des bactéries entériques potentiellement pathogènes pour l’Homme constitue un problème majeur pour la pérennité de certains usages tels que la conchyliculture, la pêche à pied ou la baignade. Ces bactéries provenant de rejets urbains ou agricoles peuvent atteindre les zones conchylicoles ou de baignade et être impliquées dans des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) lors de la consommation de coquillages contaminés ou dans des infections par contact avec l’eau de baignade contaminée. Actuellement, très peu de données sont disponibles sur la présence et la diversité des bactéries entériques telles que les Escherichia coli (E. coli) pathogènes dans les coquillages en France. Ce sujet de thèse a donc eu pour objectifs : i) d’évaluer la présence de E. coli pathogènes de type E. coli producteurs de Shiga-toxines (STEC) et de E. coli entéropathogènes (EPEC) en zone littorale et plus précisément dans des zones conchylicoles et leurs bassins versants en amont, ii) de caractériser la diversité des souches STEC et de EPEC isolées, iii) d’estimer le risque pathogène de ces souches par la recherche de gènes de virulence et enfin iv) d’évaluer le comportement des souches STEC dans les coquillages par rapport à l’indicateur E. coli, vis-à-vis de la cinétique de contamination de décontamination des coquillages. La présence des E. coli pathogènes a été recherchée sur une période de deux ans (Février 2013 à Janvier 2015) dans les coquillages (n=238) de trois zones conchylicoles situées en Bretagne et en Normandie ainsi que dans les eaux aux exutoires des bassins versants (n=216), dans le sédiment (n=39) et l’eau de mer (n=12). Cinq pourcents des échantillons ont permis l’isolement d’au moins une souche STEC et 14 % l’isolement d’au moins une souche EPEC. Un total de 28 souches STEC et 89 souches EPEC différentes ont été isolées dans ces échantillons, représentant 1 % de la totalité des souches E. coli isolées (n = 12 016). Les souches STEC et EPEC isolées présentaient une grande diversité avec 75 sérotypes identifiés, 79 profils phylogénétiques différents et 46 profils ST (Sequence Type). Les souches STEC et EPEC isolées étaient réparties respectivement au sein de 15 et 55 profils de virulence différents. Une souche STEC de sérotype O26 :H11 stx1+eae+ présentant 45 gènes de virulence sur les 75 gènes recherchés, a été isolée dans un lot de moule. Soixante-quinze pourcents des souches EPEC présentaient entre 1 et 19 gènes de virulence associés à des îlots de pathogénicités caractéristiques de souches E. coli pathogènes responsables d’infection grave chez l’Homme, révélant le potentiel pouvoir pathogène de certaines souches. Enfin, l’étude de la cinétique de contamination de décontamination d’huîtres au contact de souches STEC isolées au cours de cette étude, n’a pas montré de différence de comportement comparé à un E. coli non STEC. Les travaux réalisés au cours de cette thèse sont à notre connaissance les premiers de ce genre. Ils ont permis de mettre en évidence la faible présence de STEC et de EPEC au niveau de zones conchylicoles françaises ainsi que le potentiel pouvoir pathogène de certaines souches. La faible prévalence de souches STEC et EPEC dans les coquillages issus des sites conchylicoles suivis de catégorie B ou C (purification des coquillages avant commercialisation) ainsi que la décontamination des coquillages par les STEC, rapide et similaire à celle des E. coli non pathogènes, est plutôt en faveur d’un risque faible de contamination par les STEC des coquillages dans les zones étudiées. Les résultats acquis au cours de cette thèse sont des éléments importants pour mieux appréhender le risque sanitaire lié aux STEC et aux EPEC en zone littorale.
Keyword(s) STEC, EPEC, shellfish, diversity, virulence, persistence
Résumé en anglais The contamination of coastal areas by potentially pathogenic enteric bacteria is of concern for the sustainability of some uses, such as shellfish farming, recreational shellfish harvesting and bathing. The contamination of these environments may occur through the land-spreading of livestock wastes, animal feces deposited on pastures, wastewaters from slaughterhouses or from municipal wastewater treatment plants. The presence of these bacteria in coastal environment may present a potential risk to human health. In fact, shellfish-borne outbreaks or human infections may occur by the consumption of shellfish from contaminated areas or the ingestion of water during bathing in contaminated waters, respectively. To date, few studies focusing on the presence and the diversity of enteric bacteria, such as pathogenic Escherichia coli (E. coli) in coastal environments and shellfish have been reported. The PhD project aimed to (i) evaluate the presence of pathogenic E. coli, more precisely, Shiga toxinproducing E. coli (STEC) and enteropathogenic E. coli (EPEC) in shellfish-harvesting areas and their upstream catchments, (ii) characterize the diversity of isolated STEC and EPEC, (iii) estimate the molecular risk assessment by screening 75 E. coli virulence-associated gene targets and then (iv) evaluate the contamination and depuration of oysters in contact with STEC. For this purpose, during a 2-year study (February 2013 to January 2015), shellfish batches (n=238), freshwater (n=216), seawater (n=12), and surface sediment (n=39) samples from three selected shellfish-harvesting areas and their upstream catchments, were monthly analyzed to evaluate the presence of STEC and EPEC strains. Five percent of samples were positive for the isolation of at least one STEC and 14% for the isolation of at least one EPEC. Twenty-eight STEC and 89 EPEC strains were isolated representing 1% of the total E. coli (n=12 016). The isolated STEC and EPEC strains belonged to a high diversity with 75 different serotypes, 79 distinguishable PFGE patterns and 46 distinguishable sequence types. STEC and EPEC strains were distributed into to 15 and 55 virulence profiles, respectively. One STEC strain isolated from a mussel batch, belonging to the serotype O26:H11 stx1+eae+ displayed 45 additional virulence genes among the 75 investigated genes. Seventyfive percent of EPEC strains displayed between one and 19 virulence genes associated with pathogenicity islands specific to pathogenic E. coli involved in human infections. No difference in the kinetics of the contamination and depuration of oysters by STEC and non-STEC E. coli was found. To our knowledge, this study is the first to focus on the diversity of STEC and EPEC strains isolated from coastal environments. This study highlights the weak presence of STECs and EPECs in the French shellfish-harvesting areas studied and a potential pathogenicity of some strains. The low prevalence of STEC and EPEC strains in shellfish from B- and C-categories (depuration of shellfish before commercialization), as well as the decontamination of shellfish by STEC, fast and similar to that of non-pathogenic E. coli, is rather in favor of a limited risk of contamination of shellfish by STEC in the studied areas. The results obtained during this study are important to better understand the health risk associated with STEC and EPEC in coastal areas.
Texte intégral
Fichier Pages Taille Accès
Version officielle éditeur 236 4 MB Libre accès
Haut de la page

Comment citer 

Baliere Charlotte (2016). Les Escherichia Coli potentiellement pathogenes dans l’environnement littoral : cas des STEC et des EPEC. PhD Thesis, Université de Bretagne Occidentale. https://archimer.ifremer.fr/doc/00312/42322/