Le zooplancton des deux cents premiers mètres de la région du front Almeria-Oran (à l'est de la mer d’Alboran, Méditerranée occidentale) a été échantillonné pendant l’hiver 1997, à l’aide de deux filets couplés équipés de mailles de 200 et de 80 μm. Huit sites représentatifs des différentes structures hydrodynamiques (eaux méditerranéennes, jet géostrophique atlantique, tourbillon anticyclonique associé) ont été étudiés pendant 2 j chacun, à partir de deux prélèvements diurnes et deux prélèvements nocturnes. La biomasse du zooplancton était corrélée à l’abondance de chlorophylle, avec ses plus basses valeurs dans les eaux oligotrophes méditerranéennes, et ses plus hautes dans les eaux atlantiques. Les biomasses élevées résultent d’une activation de la production secondaire, comme l’indiquent par ailleurs la plus grande proportion de nauplii et l’accroissement du métabolisme et de la nutrition du zooplancton. L’abondance totale et le biovolume des organismes varient comme leur biomasse. Les valeurs quantitatives sont plus élevées avec le matériel recueilli par le filet de 80 μm, qui échantillonne plus efficacement les jeunes stades de développement tels que les nauplii. Les copépodes constituent 60 à 71 % du zooplancton, et leurs nauplii, rares dans le matériel du filet de 200 μm, atteignent jusqu’à 33 % dans les échantillons du filet de 80 μm. Par comparaison avec la distribution du zooplancton aux différents sites, les nauplii, siphonophores, chaetognathes, ostracodes et le meroplancton sont préférentiellement distribués dans les sites atlantiques. L’aspect général de l’assemblage de copépodes est homogène dans toute la région, l’essentiel de la population étant constitué par Clausocalanus et Oithona spp. Cependant la diversité spécifique est plus grande dans les eaux atlantiques, en raison de l’addition des quelques espèces rares absentes des eaux méditerranéennes. D’autres espèces, présentes à chaque site, étaient significativement plus abondantes dans les eaux atlantiques, e.g. Pleuromamma borealis et Eucalanus crassus. La distribution de Centropages typicus et de Clausocalanus furcatus était plus spécialement liée à la limite frontale où ces espèces peuvent rencontrer des conditions trophiques favorables à leur production.

Zooplankton from the upper 200 m of the Almeria-Oran frontal region, (east of the Alboran sea, western Mediterranean) was sampled during winter 1997, using two nets equipped with 200 and 80 mum mesh. Eight sites representative of the different hydrodynamic structures (Mediterranean water, geostrophic Atlantic jet, associated anticyclonic gyre) were investigated over 2 d, using two day- and two night-samples per site. Zooplankton biomass was correlated to chlorophyll abundance, with lowest values in the oligotrophic Mediterranean water and highest in Atlantic water. The high biomass resulted from the enhancement of the secondary production, as indicated by the greater proportion of nauplii and the increase of zooplankton metabolism and feeding. Total abundance and biovolume of organisms varied like their biomass. Maximum quantitative values were recorded in the material collected by the 80-mum net which sampled more efficiently young developmental stages such as nauplii. Copepods accounted for 60-71 % of the zooplankton, and their nauplii, scarce in the 200-mum net material, up to 33 % in the 80-mum samples. Compared to the average repartition of total zooplankton at the different sites, nauplii, siphonophora, chaetognatha, ostracoda and meroplankton were preferentially distributed in the Atlantic sites. The general aspect of the copepods assemblage was homogeneous, the bulk of the population being constituted of Clausocalanus and Oithona spp. Nevertheless, the specific diversity was greater in the Atlantic waters, with the addition of some scarce species absent from the Mediterranean water. Several other species, present at every site were significantly more abundant in the Atlantic waters, e.g. Pleuromamma borealis and Eucalanus crassus. The distribution of Centropages typicus and Clausocalanus furcatus was more specifically linked to the front limit where these species could find favourable feeding conditions.