Les populations marines ne sont pas réparties de manière aléatoire mais montrent des distributions qui sont organisées dans l’espace et dans le temps. La distribution d’une espèce résulte de l’action combinée de plusieurs contraintes et constitue sa niche écologique. La projection géographique de cette niche correspond à l’habitat de l’espèce considérée et l’analyse des relations entre les espèces et leurs habitats a toujours constitué une question centrale en écologie. Généralement, la première étape pour obtenir des cartes d’habitat consiste à choisir une des nombreuses méthodes statistiques existantes pour construire des modèles de distribution robustes liant des descripteurs pertinents des conditions rencontrées et la réponse des organismes étudiés. À travers différents cas d’étude, j'exposerai les approches méthodologiques choisies pour décrire les habitats d’intérêt halieutique, tels les frayères et les zones de nourriceries de certaines espèces. L’utilisation de ces approches pour identifier les facteurs de forçages les plus probables de la distribution des populations et assemblages régionaux sera développée. Les modèles produits peuvent également être utilisés pour explorer et simuler l’impact de certains scenarios d’évolution ou pour servir dans des approches de planification spatiale d’AMP ou d’autres usages. Enfin, le couplage de modèles d’habitat à des approches dynamiques plus complexes de type trophique, dynamique de population ou end to end sera également abordé. J'exposerai enfin les défis et perspectives permis par ce type d’approche pour la gestion écosystèmique des pêches. L’utilité de ces modèles pour la gestion est grande car les cartes d’habitats en résultant peuvent aider les décideurs à sélectionner les zones de protection pertinentes, créer des réseaux d’AMP cohérents, et choisir des modes de gestion dont l’objectif est de soutenir les ressources vivantes et les pêcheries.