Comparaison de méthodes d'évaluation de la production secondaire d'une population de l'annélide polychète Ditrupa arietina (O.F. Muller)

Nous avons comparé les aptitudes de trois méthodes directes (sommation des incréments, sommation des pertes et coefficient de croissance instantanée), de la méthode de fréquence de taille et de huit méthodes indirectes (Banse et Mosher, Benke, Brey, Edgar, Morin et Bourassa, Plante et Downing, Robertson et Schwinghamer et al.) à mesurer ou à prédire le niveau de production secondaire d'une population méditerranéenne de l'annélide polychète Ditrupa arietina. Cette comparaison a porté à la fois sur la seule cohorte ayant recruté au printemps 1994 pendant ses deux années d'existence et sur l'ensemble de la population pendant les deux années d'étude (1994–1996). Dans l'ensemble, les résultats obtenus montrent la quasi-équivalence de toutes les méthodes directes. Une forte surestimation de la production réelle par la méthode de la fréquence de taille est observée avec les résultats de l'année 1994–1995, où l'existence d'une taille moyenne maximale au-delà de laquelle la production est nulle n'est pas prise en compte. Pour cette même année, les résultats obtenus par les méthodes indirectes sont très variables avec, entre autres, le type de milieu pour lesquels les modèles ont été établis. L'introduction de la température dans les modèles les plus récents ne semble pas améliorer la qualité des prédictions. Les résultats de l'année 1995–1996 confirment l'inaptitude de la méthode de fréquence de taille et des méthodes indirectes à rendre compte de l'évolution du rapport P/B en fonction de la structure d'âge et des irrégularités du recrutement. Ces résultats sont discutés en fonction de l'utilisation possible de ces méthodes pour inférer des productivités tant à l'échelle de populations monospécifiques qu'à celle de communautés benthiques dans leur ensemble.

Mot-clé(s)

production secondaire, méthodes, polychètes, Méditerranée

We compared the ability of three direct methods (increment summation, loss summation and instantaneous growth rate coefficient), the size-frequency method, and eight indirect methods (Banse and Mosher, Benke, Brey, Edgar, Morin and Bourassa, Plante and Downing, Robertson and Schwinghamer et al.) to measure or to predict the secondary production of a Mediterranean population of the polychaete Ditrupa arietina. This comparison was carried out both on the 1994 cohort during its two-year lifespan and on the entire population during the two years of the study (1994-1996). Our results showed that all three direct methods are more or less equivalent. Results referring to the year 1994-1995 showed a strong overestimation of the actual production by the size frequency method. This is attributed to the existence of an average individual maximal size below which the actual production equals zero. During the same year, the results obtained using indirect methods were highly variable, partly, but not solely, due to the type of environment for which the regression models were built. The incorporation of temperature as an independent variable within the most recent regression models did not contribute to improving the quality of the predictions. Results referring to the year 1995-1996 confirm the incapacity of both the size frequency and the indirect methods to predict changes in the P/B ratio in relation with age structure and recruitment irregularities. These results are discussed in the context of inferring productivities both at the population and the community level.

Keyword(s)

secondary production, methods, polychaetes, Mediterranean Sea

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Comment citer
Medernach L, Gremare A (1999). Comparaison de méthodes d'évaluation de la production secondaire d'une population de l'annélide polychète Ditrupa arietina (O.F. Muller). Oceanologica Acta. 22 (3). 337-352. https://doi.org/10.1016/S0399-1784(99)80056-5, https://archimer.ifremer.fr/doc/00325/43614/

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