La France est le 4ème producteur mondial d'huîtres creuses, Crassostrea gigas, avec une production d'environ 110 000 tonnes par an. Cependant, depuis la fin des années 80, l'espèce Crassostrea gigas subit en France des épisodes de mortalités récurrents en période estivale. Différents travaux ont été mis en oeuvre pour tenter de comprendre les causes de ces mortalités estivales. Ainsi, au début des années 90, il a été possible de mettre en évidence un virus de type herpès (Ostreid Herpes Virus 1 : OsHV-1) associé aux cas de mortalités. Afin de mieux comprendre les mécanismes de défense anti-viraux chez l'huître creuse, une infection expérimentale a été réalisée en faisant cohabiter des huîtres infectées artificiellement et des huîtres "saines". Des analyses en PCR en temps réel sont effectuées sur différents types d'échantillons au cours du temps. Elles vont permettre de quantifier le virus OsHV-1 et de déterminer le niveau d'expression de cinq gènes interprétés comme impliqués dans l'immunité (Glypican 6; Myeloid diffentiation factor 88; Interferon induced protein 44; Molluscan Defence Molecule Precursor; Multicopper Oxidase). L'expérimentation montre que la transmission horizontale du virus est possible et que cette dernière entraîne bien des variations de l'expression des gènes sélectionnés. En effet, le portage en virus des individus, initialement nul, augmente dans les différents types d'échantillons au cours de l'expérimentation (il est supérieur à 2.10(3) copies virale/µL d'hémolymphe en fin d'expérimentation). En parallèle, le gène Glypican 6 est surexprimé après 24 heures de cohabitation tandis que les autres gènes le sont entre 30 et 48 heures. Ces résultats sont intéressants pour l'étude du rôle du système immunitaire inné de C. gigas dans la réponse à l'OsHV-1. Pour la première fois, l'expression des gènes est décrite dans le cadre d'une transmission horizontale de l'infection. La recherche de nouveaux gènes impliqués dans la défense immunitaire doit se poursuivre.