Elaboration d'un outil de gestion prévisionelle de la côte Aquitaine. Phase 3 : diagnostic d'évolution et recommandations. Contribution de l'Ifremer.
Du fait de son ampleur, de son caractère inhospitalier, de la rareté des repères, de la difficulté de pénétration à travers les dunes, la côte Aquitaine (Fig. 1) est restée longtemps peu précisément cartographiée, et, par suite, ses déplacements sont demeurés incertains et sujets à controverse. La prise de conscience du besoin de rationaliser la perception des phénomènes naturels côtiers pour définir un plan d'action n'est pas nouvelle comme en témoigne l'exhortation de HAILS (1977), « il est urgent d'entreprendre des études quantitatives pour pouvoir mettre en perspective les différentes causes del 'érosion côtière» ( .. .) de manière à formuler une politique d'aménagement». Quant aux moyens pour y parvenir, ils n'ont rien que de très classique: « JI ne sera possible de cerner l'aspect quantitatif des problèmes que par la poursuite des mesures et des expérimentations » (PENIN, 1980). Mais l'expérience du passé désigne le principal écueil d'une telle démarche: la difficulté, pour un linéaire côtier étendu, d'assurer la continuité et la simultanéité des relevés dans le temps et dans l'espace. Depuis le X!Xème siècle, les services des Ponts et Chaussées et des Eaux et Forêts ont archivé les seules mesures fiables et comparables, mais qui n'intéressent qu'un nombre limité de points d'observation (LAY AL, 1847 ; BUFFAULT, 1942; ONF, 1968). La Mission Intenninistérielle d' Aménagement de la Côte Aquitaine (MIACA) confia dans les années 1970 au Laboratoire Central Hydraulique de France (LCHF) la révision exhaustive du problème de l'évolution de la Côte Aquitaine. Il en résulta un remarquable travail d'analyse et de synthèse, mais dont, finalement, les recommandations sont restées peu suivies d'effets ; notamment, la mise en place d'un réseau d'observation est restée éphémère. Par contre, l'Office National des Forêts, avec une remarquable continuité, a perfectionné depuis 1967 son propre réseau de surveillance du cordon littoral, en tant qu'élément majeur de la protection de l'espace forestier. Simultanément, les Services de l'Equipement, en charge des ouvrages d'accès et de défense de la côte, ont rassemblé pour ce faire une somme fondamentale de connaissances. C'est pour tirer profit de cet acquis de mesures échelmmées sur près de deux siècles en les actualisant, que le Conseil Régional d'Aquitaine a demandé au BRGM et à l'IFREMER de l'aider à constrnire un outil de gestion prévisionnelle sous la forme d'un système d'information géographique (SIG). Ces mises à jour, non seulement vérifient nombre d'avis antérieurs, mais apportent également de nouveaux éléments liés à l'exhaustivité et la précision des levés pennise par l'utilisation des techniques nouvelles. A l'issue de ces trois années de travail et en introduction à l'outil informatique proprement dit, il est possible de présenter un diagnostic d'évolution ainsi que des recommandations pour l'aménagement de la côte. Le présent rapport ne reprend pas l'exposé détaillé des rapports de première et seconde phase du programme BRGM-IFREMER.