Etude de l'aneuploïdie chez une population d'huîtres creuses juvéniles Crassostrea gigas dont les parents ont été contaminés par le cadmium et chez une population d'huîtres juvéniles contaminées

Type Mémoire
Date 2003
Langue(s) Français
Auteur(s) Bonnard Marc1, 2
Note Mémoire Maîtrise de Biologie des Populations et des Ecosystèmes. Université de La Rochelle. Sous la Responsabilité de Sylvie Lapègue & Karine Bouilly
Résumé L'aneuploïdie se définit par l'existence de plus de deux chromosomes homologues à l'intérieur d'une garniture (trisomie) ou par l'absence d'un ou des deux chromosomes d'une paire (monosomie ou nullisomie) (Thiriot-Quiévreux, 1986). Si ce phénomène décrit par de nombreux auteurs s'avère létal pour certains organismes comme les mammifères (Lint, 1991), d'autres comme les bivalves marins peuvent le tolérer et survivre avec un nombre anormal de chromosomes (Thiriot-Quiévreux, 1986). Cependant, des auteurs ont mis en évidence chez ces organismes une corrélation négative entre le taux d'aneuploïdie et leur croissance (Thiriot-Quiévreux et al., 1988; Zouros et al., 1996; Leitao et al., 2001a). Les causes environnementales et/ou génétiques de l'aneuploïdie sont encore incertaines. Toutefois une base génétique dans la détermination de l'aneuploïdie a été supposée (Leitao et al., 200Ib). Cette variabilité de la croissance pose un réel problème pour de nombreux professionnels et notamment les ostréiculteurs du bassin de Marennes-Oléron qui font l'élevage de l'huître japonaise Crassostrea gigas. Des études récentes, menées in-vivo, ont révélé un effet toxique de l'atrazine sur le génome des huîtres (Bouilly et al., 2003). L'atrazine est un herbicide couramment utilisé dans cette région et sera bientôt interdit. Or le bassin de Marennes-Oléron est également exposé à d'autres polluants, et notamment le cadmium qui provient des eaux girondines par les pertuis d'Antioche et de Maumusson. Le chlorure de cadmium (forme majoritaire du cadmium dans l'eau) est connu pour sa forte capacité aneugénique (induisant l'aneuploïdie) (Güerci et al., 2000) et l'huître creuse, du fait de ses capacités assimilatrices, a l'un des plus grands potentiels de bioaccumulation de ce métal dans l'écosystème marin (Frazier-John, 1979). Des études ont donc été menées au sein du laboratoire de Génétique et Pathologie de l'IFREMER de La Tremblade pour déterminer s'il y avait un effet toxique de ce métal (bioindicateur) sur le génome des huîtres. Un effet toxique a été constaté sur des huîtres adultes (Bouilly, 2003). Il était alors intéressant de voir s'il Y avait également un effet toxique du cadmium sur des huîtres au stade naissain. Le taux d'aneuploïdie sera donc évalué sur une population d'huîtres juvéniles contaminées. Comme une persistance avait été observée avec l'atrazine à la génération suivante (Bouilly, 2003), cette même démarche a été entreprise pour le cadmium. Une reproduction a donc été effectuée à partir des huîtres adultes contaminées. Le taux d'aneuploïdie sera alors évalué sur les descendants afin de déterminer un éventuel impact du cadmium sur ceux-ci. En parallèle, par la technique de spectrophotométrie d'absorption atomique, une quantification du cadmium a été menée sur ces populations juvéniles d'huîtres creuses au sein du LBEM.
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Comment citer 

Bonnard Marc (2003). Etude de l'aneuploïdie chez une population d'huîtres creuses juvéniles Crassostrea gigas dont les parents ont été contaminés par le cadmium et chez une population d'huîtres juvéniles contaminées. https://archimer.ifremer.fr/doc/00370/48166/