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Les flux de matières dans les écosystèmes "marais aquacoles". Impact des densités d'élevage sur les bilans de matériel particulaire et dissous
Les marais maritimes sont des espaces littoraux de niveau inférieur à celui des hautes mers de vive eau qui ont été structurés par l'homme dans les infrastructures côtières abritées (slikke, schorre). Ils représentent au total une superficie de 27000 hectares dans les régions Pays de Loire, Poitou-Charentes et Aquitaine dont 13 % sont endigués et en exploitation (Manaud et al, 1992). Dans le cadre de la revalorisation du marais, des activités aquacoles se sont développées au cours de ces quinze dernières années : la vénériculture, la pénéiculture et la pisciculture semi-intensive du bar (Dicentrarchus labrax) ou la daurade royale (Sparus aurata). Cette aquaculture nouvelle s'étend actuellement sur 300 hectares et aura produit 150 tonnes de poissons en 1993. L'aquaculture semi-extensive/semi-intensive des espèces carnivores nécessite un apport d'aliment pour compléter la production naturelle des marais qui, à elle seule, ne permet pas de satisfaire la totalité des besoins trophiques des élevages (Hussenot et Reymond, 1990). Cet apport entraîne un enrichissement de l'eau et du sédiment en matières organiques et minérales qui sont en partie exportées vers le littoral lors des échanges d'eau. Or, on ne dispose pas aujourd'hui de données quantitatives et qualitatives permettant d'estimer l'impact des rejets sur l'environnement. C'est dans cette optique que le programme "Impact des activités aquacoles en bassin de terre sur les marais et l'environnement côtier" a été développé cette année à la station Aqualive de Noirmoutier, en collaboration avec l'unité mixte CNRS IFREMER de l'Houmeau (CREMA) et le laboratoire de nutrition d'IFREMER- Brest. Le programme se propose, dans un premier temps, de faire un bilan des échanges de matière organique et de sels nutritifs entre les marais maritimes et le milieu côtier afin (i) de comparer l'impact des aquacultures semi-intensives, semi-extensives et extensives sur l'environnement, (ii) d'obtenir un modèle prédictif permettant d'estimer les rejets aquacoles en fonction des charges élevage. En outre, il est impératif d'estimer l'impact de l'élevage sur les sites d'exploitation eux-mêmes afin d'optimiser la gestion piscicole. En effet, le devenir et la cinétique d'accumulation de la matière organique apportée aux élevages ne sont que partiellement connus. En partk:ulier, le rôle de la faune benthique naturelle (méio-macro) dans l'assimilation de cette matière reste à définir précisément, la productivité qui en résulte étant susceptible d'alimenter les espèces carnivores. La perte d'aliment par sédimentation, dissolution ou reminéralisation par le compartiment bactérien est à quantifier. Le programme se propose dans un deuxième temps d'estimer l'importance des flux de matière organique générés au sein même du site d'élevage par les apports d'aliments, d'évaluer l'impact de l'enrichissement sur la productivité naturelle des bassins, et d'apprécier l'impact de ces apports sur le sédiment (fixation, relargage). Ce rapport présente les résultats concernant les flux de matières entre les systèmes aquacoles et le milieu côtier.
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Version officielle éditeur | 65 | 9 Mo |