La dynamique des masses d'eaux et les flux de transit semble favoriser un comblement et/ou des limitations de renouvellement d'eau mettant en péril la durabilité de l’environnement de cette lagune Miquelonnaise. La Préfecture de Saint Pierre et Miquelon et la DTAM, en soutien à la gestion durable de cet environnement, ont sollicité l’Ifremer pour l’évaluation des flux d’alimentation de cette lagune. Une mission sur place a été réalisée en juin 2016 afin de coordonner les actions et effectuer les mesures préliminaires portant sur les jaugeages, la bathymétrie du chenal et la courantométrie horizontale. Ces données ont ensuite été complétées par une acquisition continue des vitesses de courant, avec des données disponibles du 2 juin au 15 novembre 2016, puis du 24 janvier au 29 novembre 2017. L’investissement des équipes DTAM a permis le redéploiement de l’appareil dans des conditions relativement extrêmes. Des levés bathymétriques ont été réalisés également par les équipes DTAM ; ils ont été effectués d’octobre 2017 à aout 2018 suite à des problèmes techniques et aux aléas météorologiques. Après traitement de ces mesures, un modèle bathymétrique a été établi. Il a permis les évaluations de flux et de renouvellements des masses d’eaux de la lagune et l’implémentation d’un modèle hydrodynamique MARS3D. Ce rapport présente les données acquises, les traitements réalisés et les résultats obtenus. Ces derniers montrent des vitesses maximales enregistrées par l’ADCP (VDOP) de 2,02m/s et 2,32m/s, en moyenne sur la colonne d’eau en flot et en jusant respectivement. Les flux sortants de la lagune sont beaucoup plus importants que ceux qui entrent par le goulet (5,7 106 Vs 1,4 106 m³) ; ils engendrent des renouvellements moyens de 67% du volume total de la lagune, dont seulement 13 % sont issus des entrées par le chenal. Ces capacités de renouvellement très élevées minimisent fortement les risques de contamination microbienne comme suggérés dans le contexte de cette étude.