Cette étude a pour but de déterminer l’état des ressources ciblées par les pêcheries démersales, majoritairement artisanales, exerçant sur le plateau insulaire martiniquais. Les espèces ciblées par ces pêcheries sont nombreuses (56 groupes d’espèces) et principalement capturées à la nasse. Cette étude se focalise sur les 12 groupes d’espèces principaux en termes de volume débarqué, valeur et nombre de marées effectuées. La courte série temporelle (11 années d'échantillonnage) et les données disponibles (CPUE et volumes de captures) imposent d'utiliser les méthodologies associées aux stocks à données limitées : tendance sur indices de biomasse et modèle de production. Ces deux méthodes sont confrontées dans cette évaluation. L’approche globale est avec un modèle de production stochastique continu qui se base sur le modèle de Pella-Tomlinson : SPiCT (Stochastic Surplus Production model in Continuous Time). Ce modèle permet d’estimer des points de référence au RMD (Rendement Maximal Durable) avec leurs incertitudes. En fonction de la qualité des modèles réalisés par groupes d’espèces, une des méthodes est choisie afin de réaliser un diagnostic de l’état de la ressource. Cette évaluation montre notamment que trois groupes d’espèces semblent en état de surexploitation : les perroquets, poissons bourses et marignans. Ces résultats doivent être interprétés avec précaution puisqu’il s’agit d’une première tentative d’évaluation de l’état des ressources démersales martiniquaises. Des pistes d’amélioration, notamment sur la collecte des données et la modélisation proposées dans cette étude sont également à prendre en considération.