Identification de fermetures spatio-temporelles pour les chalutiers de fond français visant à permettre une épargne de cabillaud identique à celle de l’adoption du chalut décollé dit ‘raised line’

Sur la base des données 2018, la fermeture de deux rectangles (31E2 et 32E2) en février et mars, aurait permis d’épargner environ 30 tonnes, soit (beaucoup) plus que n’aurait eu l’impact de la mise en place du raised line à partir de juin pour les marées avec plus de 20% d’églefin.
Si on suppose que l’adoption du raised line doit concerner l’ensemble des chalutiers de fond, alors cette fermeture aurait été insuffisante comme alternative au raised line, et ce même en considérant la période limitée entre juin et décembre.
En supposant l’application du raised line sur toute l’année 2018, aucune fermeture spatio-temporelle (raisonnable) n’aurait permis d’atteindre une épargne équivalente de cabillaud.
L’augmentation de l’abondance d’églefin entre 2018 et 2019 augmente le nombre de marées concernées par l’Article 13 (≥ 20% d’églefin). Dans le même temps, et malgré la diminution de la biomasse du cabillaud, les quantités de cabillaud débarquées dans la deuxième moitié de l’année par ces marées augmente légèrement, augmentant du même coup le montant à épargner.
Cependant, compte tenu de la diminution de l’abondance de cabillaud il n’est plus possible, en 2019, d’identifier des hot-spots de cabillaud (cumulant à la fois des captures importantes mais aussi des rendements supérieurs à la moyenne).
Ainsi, sur la base des données 2019, aucune fermeture spatio-temporelle (raisonnable) n’aurait permis d’atteindre une épargne équivalente à l’adoption du raised line.
NB. Même si ce n’est pas une solution alternative au raised line, il peut cependant être pertinent de procéder à une fermeture spatio-temporelle dans les hot-spots traditionnels, afin de préserver le cabillaud dans l’éventualité d’une augmentation d’abondance.
Il faut noter qu’une réduction de 29% des captures de cabillaud en 2018, pour les marées à plus de 20% d’églefin dans la ZPMC, aurait conduit à une diminution de 10% (52 tonnes sur 499 tonnes selon le chiffre CIEM pour la France en 2018) des captures totales françaises de cabillaud en mer Celtique (7e-k) ; l’impact de l’article 13 au niveau international restant à estimer, mais le gain de l’adoption du raised line semble faible, alors que, pour se conformer au TAC décidé en décembre dernier, il faudrait diminuer les captures de cabillaud de tous les métiers de 20%.
Avertissement : Une fermeture spatio-temporelle n’a de sens que si 1. L’effort total annuel n’augmente pas, 2. La redistribution de l’effort habituellement consacré aux zones fermées se redistribue sur des zones pour lesquelles les rendements sont habituellement moindres.
Il faut donc identifier les rectangles-mois pour lesquels les débarquements sont élevés et pour lesquels les LPUE sont beaucoup plus élevées que dans les secteurs adjacents. Ce différentiel de LPUE est essentiel pour éviter que les reports d’effort ne viennent compenser, par des captures équivalentes, les fermetures. La définition spatiale par maille 10’x10’ permet dans un deuxième temps d’affiner les contours des zones à fermer à l’intérieur des rectangles identifiés.

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Comment citer
Biseau Alain (2020). Identification de fermetures spatio-temporelles pour les chalutiers de fond français visant à permettre une épargne de cabillaud identique à celle de l’adoption du chalut décollé dit ‘raised line’. https://archimer.ifremer.fr/doc/00614/72583/

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