Les Stratégies concernant la Mer et les Littoraux, quelle que soit l’échelle géographique ou le niveau de gouvernance à laquelle elles se placent, pointent un « besoin abyssal » de connaissances¹, et appellent régulièrement à un renforcement et à une meilleure valorisation de la recherche dans les domaines des Sciences et Techniques de la Mer (STM).

Quand, dans la perspective d’un plan d’action étayé, il s’agit de connaître le socle sur lequel bâtir, ne serait-ce que pour la recherche publique, se pose immédiatement la question du cadre sur lequel s’appuyer pour définir le périmètre thématique et disciplinaire à prendre en compte, identifier les données disponibles et choisir les méthodes d’évaluation ou d’estimation à mettre en œuvre.

Cette étude est une proposition de réponse à ces questions. La méthodologie, basée principalement sur les données des évaluations menées par le Haut-Conseil de l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (Hcéres), complétée par enquête, permet d’accéder aux effectifs des acteurs publics répartis par catégorie de qualification (chercheurs, ingénieurs, techniciens, administratifs,…).

Elle permet de disposer de la liste exhaustive des « unités de recherche » répondant aux critères des STM choisis et donnant accès à une information qualitative, d’identifier les thèmes de recherche de chacune, de connaître où et dans quel cadre organisationnel cette recherche est effectuée.

Sur la base de ces données, on peut affirmer que les STM mobilisent dans 222 entités un effectif de l’ordre de 7000 équivalents temps plein de personnels scientifiques travaillant dans des établissements publics dont :

• Environ 5000 dans la centaine d’unités de recherche entièrement dédiées aux STM soit un effectif très au-dessus des évaluations réalisées jusqu’ici de façon macroscopique en utilisant les données issues des principaux organismes.
• Environ 2000 dans plus d’une centaine d’autres qui ont, par une partie de leurs travaux, une contribution significative aux STM, constituant une richesse souvent méconnue appelant une reconnaissance de leur caractère maritime et de l’intérêt de la développer et de la valoriser.

Les données sont accessibles via le portail de visualisation et d’exportation de données Sextant du service public d’informations maritimes SISMER d’Ifremer (service en charge de la gestion de données marines dans le cadre de projets Ifremer, nationaux, européens et internationaux.). Le SISMER est partie intégrante du  Pôle de données Océan ODATIS de l’infrastructure de recherche Data Terra. Ce choix a été fait afin de garantir la bancarisation à long terme du contenu de cette étude et de disposer d’un service de visualisation.

Le premier jeu simplifié de requêtes permet d’ores et déjà des analyses par territoire, par domaine scientifique ou d’application, par tutelle et par catégorie de personnel. Ces analyses font l’objet de cette publication, et permettent par exemple de quantifier le rôle des différentes régions, la place des sciences de l’environnement, l’influence des tutelles des organismes nationaux.

Ce document doit être considéré comme un état des lieux initial, basé sur des données élémentaires documentées et exempt de tout biais majorant. Une mise à jour périodique devra actualiser ces données afin de détenir en permanence des informations rigoureuses, sur des séries plus longues et d’autre part d’améliorer et compléter les données accessibles en fonction du retour des utilisateurs.

Après un premier retour d’expérience, la base de données pourrait être connectée aux autres outils génériques de consultation des compétences et activités de recherche publique.

La base a vocation à être enrichie au fil des mises à jour, par d’autres champs de données qui seraient nécessaires à de futurs autres utilisateurs.

^{1 :} Expression utilisée depuis le Grenelle de la Mer dans différents discours et plus récemment dans « L’hydrographie et l’abyssal besoin de connaissances de l’océan », par Gilles Bessero, Directeur général du SHOM, La Revue Maritime n°486, p 70 (https://studylibfr.com/doc/3094511/l-abyssal-besoin-de-connaissances-)

Whatever their geographical or political point of view, Sea and coastal strategies highlight an “abyssal need” for knowledge and frequently call for a reinforcement and a better valorization of research in Marine Sciences and Technologies (MST).

But, when a French public research resources inventory is needed, in the perspective of constructing a consistent action plan, we lack a framework to define thematic and disciplinary perimeter to be taken into account, to identify available data, to choose practical evaluation or estimation methods.

The following study is a proposal to answer these questions. The methodology is mainly based on data collected by French High Council for Evaluation of Research and Higher Education (Hcéres) and completed by an inquiry. It gives access to all categories of human resources figures working in MST field (Researchers, Engineers, Technicians, PhD, … ) and these figures are validated by the signature of the relevant authorities on each evaluation report.

The study also gives the exhaustive list of Research units fulfilling selected MST criteria, and thus a qualitative information on these units, such as their research themes, how and where this research is performed.

Based on data published by Hcéres or issued from inquiries, it can be assessed that MST headcount is worth 7000 full time equivalent public scientific staff of which:

• About 5000 located in the hundred or so research units fully dedicated to MST, i.e. well above the actual evaluations coming from a top down main organism headcount consolidation
• About 2000 located in more than a hundred other units, not fully dedicated but having through a part of their activities a significant contribution to MST, thus carrying an asset too often ignored but ready to be acknowledged and developed.

Data are available through Sextant, a data visualization and export portal from SISMER. SISMER is an Ifremer service in charge of holding and managing all kind of marine data for Ifremer internal projects as well as national, European or international projects. This choice has been made to guarantee long term data banking and visualization services with minor adaptation.

A first set of simplified requests are already allowing analysis by territory, scientific or application domains, public organism, and people categories.

This document must be considered as an initial state of play, based on documented data and free from any bias that would lead to increase the figures. It will have to be periodically updated to obtain at all time reliable data over longer time series and to improve and complete available data with respect to users’ feedbacks.

Following the first feedback, this database could be connected to other generic tools on competence or public research activities and updates could provide new data fields necessary for future users.