Ce travail fait le point des données disponibles dans la littérature sur les deux espèces de rougets-barbets. La présence (rouget de roche) ou l’absence (rouget de vase) de pigmentation sur la première nageoire dorsale est le seul critère permettant de distinguer aisément les deux espèces. La répartition géographique du rouget de roche est plus septentrionale que celle du rouget de vase. Dans le milieu naturel, la ponte des deux espèces est observée au printemps et en début d’été. Les juvéniles gagnent le fond à une taille de 3 à 4 cm. La croissance des deux espèces est lente.Les débarquements de la pêche mondiale de rouget de vase décroissent depuis 1989 (4.500 tonnes en 1997). Chez le rouget de roche, les tonnages débarqués ne cessent de croître (15.000 tonnes en 1997). En France, seul le rouget de roche est pêché (2.900 tonnes en 1997). Le prix moyen de vente en criée du rouget-barbet est passé de 44,2 F/kg en 1992 à 29,5 F/kg en 1998. Au détail, les prix sont compris entre 66,5 F/kg et 73,6 F/kg selon le circuit de commercialisation.Seul le rouget de roche a fait l’objet de tentatives d’aquaculture, qui restent cependant limitées. Des œufs de qualité satisfaisante ont été obtenus durant plusieurs années à partir de reproducteurs captifs. L’élevage larvaire reste difficile, en grande partie, en raison de la petite taille de la larve (longueur totale de 3 mm à l’éclosion). C’est une espèce extrêmement sensible aux manipulations dont la croissance obtenue à partir de juvéniles de pêche est relativement lente. Cependant, la taille commerciale (correspondant à un poids de 100 g) devrait être atteinte au cours de la deuxième année post-éclosion.Les atouts du rouget de roche pour l’aquaculture sont nombreux: chair réputée, juvéniles disponibles dans le milieu naturel, reproduction en captivité ne présentant pas de difficultés majeures et prix de détail élevé. Cependant, quelques incertitudes persistent tant sur la phase écloserie que sur le grossissement. Le rouget de vase semble être un moins bon candidat à l’élevage en raison d’une croissance inférieure relevée dans le milieu naturel.

This work reviews data available in the literature on both species of red-mullets. The presence (red-mullet) or absence (stripped-mullet) of pigmentation on the first dorsal fin is the best criterion used to easily determine these species. The distribution of stripped-mullet is more northern than that of red-mullet. In the wild, both species spawn in spring or early summer. From a size of 3 to 4 cm, juveniles move into deeper water. The growth is not rapid. Fisheries of red-mullet decreased from 1989 (4,500 tons in 1997). On the contrary, the landings of strippedmullet increased (15,000 tons in 1997). The French production of stripped-mullet is 2,900 tons in 1997. Between 1992 and 1998, the wholesale selling price of red-mullets decreased from 44.2 F/kg to 29.5 F/kg. The retail price is comprised between 66.5 F/kg and 73.6 F/kg, depending on the distribution channel. Rearing attempts have only been carried out in stripped-mullet. However, they remain limited. Good quality eggs were collected on several years from breeders kept in captivity. Because of the small size of larvae (total length at hatching: 3 mm), larval rearing remains difficult. This species is highly sensible to handlings. Its growth is not rapid. However, the commercial weight of 100 g would be reached during the second year after hatching. The assets of stripped-mullet for aquaculture are numerous: a highly esteemed flesh, the availability of juveniles in the wild, the reproduction in captivity does not present great difficulties and a high retail price. However, some questions remain on hatchery and growing-out phases. Because of its lower growth observed in the wild, the red-mullet does not seem to be a good candidate for aquaculture.