La crevetticulture s’est développée à Tahiti grâce à la domestication de P. stylirostris, espèce introduite du Mexique et du Panama en plusieurs fois entre 1970 et 1980. Afin de compenser l’érosion dont la variabilité génétique de cette espèce a fait l’objet (par sélection et par dérive) en plus de 25 générations de domestication, une tentative de réintroduction de variabilité à été menée à partir de géniteurs mâles sauvages équatoriens croisés avec des femelles domestiquées de Tahiti. Une technique de réfrigération de sperme a été testée à cette occasion afin de limiter les risques sanitaires liés à cette opération. Des problèmes zootechniques et sanitaires (détection du virus du Taura Syndrom en quarantaine) ont empêché la sortie d’individus de seconde génération hors de quarantaine. Néanmoins cette opération a permis de confirmer à l’aide de marqueurs microsatellites la faible variabilité suspectée de la souche tahitienne et l’intérêt d'utiliser plusieurs mâles pour féconder une femelle (production de familles de demi frères).

Shrimp farming has been developed in Tahiti thanks to the domestication of P. stylirostris which was introduced from Mexico and Panama in several times between 1970 and 1980. In order to balance the 25 year erosion of the available genetic variability (due to selection and drift), reintroduction of variability was tried by mating wild Equatorian males with domesticated Tahitian females. Sperm refrigeration was tested and used in order to limit the sanitary risks linked to this importation. Zootechnical and sanitary problems (Taura Syndrom Virus was detected in the quarantine facilities) did not enable to take individuals of the second generation out of the quarantine. Nevertheless this trial enabled to confirm with microsatellites markers the suspected low variability of the Tahitian strain and the interest to use several males to inseminate each female (production of half-sib families)