Evaluation de la variabilité génétique de P. stylirostris disponible en Nouvelle-Calédonie

La crevetticulture s’est développée en Nouvelle-Calédonie grâce à la domestication de P. stylirostris, espèce introduite du Mexique et du Panama via Tahiti, en plusieurs fois entre 1970 et 1980. En plus de 25 générations, la variabilité génétique initialement disponible a subi une érosion (par sélection et par dérive) que quatre marqueurs microsatellites mettent en évidence dans cette étude dans laquelle cinq populations de Nouvelle-Calédonie sont comparées à une population de Tahiti (population peu variable mais reconnue comme génétiquement améliorable, et a priori proche de celle de NC) et à une population sauvage d’Equateur (a priori représentative de la variabilité génétique de l’espèce) : dans les 6 populations d’élevage, la diversité allélique et le niveau d’hétérozygotie s’avèrent très réduits (1 à 3 allèles par locus au lieu de 14 à 25 ; 10% à 20% d’hétérozygotie au lieu de 90%). En outre, les souches Tahitiennes et Calédoniennes disposent des mêmes allèles, ce qui suggère (i) que la perte d’allèles a eu lieu lors de l’histoire commune des ces populations au début de leur domestication et (ii) qu’un programme de sélection mené en Calédonie devrait permettre d’engendrer à terme un progrès significatif mais limité, équivalent à celui réalisé à Tahiti en expérimentation. Néanmoins, la très faible variabilité génétique du cheptel calédonien l’expose au risque de ne pas être capable de s’adapter à un éventuel changement (contrôlé ou non) des conditions d’élevage. Les résultats de cette étude permettent de confirmer, sur des bases objectives, l’utilité de l’introduction de sang neuf en Calédonie, à condition qu’il soit géré convenablement sur la durée et que les responsables du développement de la filière en intègrent toutes les implications en termes de gestion du risque.

Mot-clé(s)

Ressources génétiques, P. stylirostris, consanguinité, domestication

Shrimp farming has been developed in New-Caledonia thanks to the domestication of P. stylirostris which was introduced from Mexico and Panama in several times between 1970 and 1980. In over than 25 generations the genetic variability initially available was eroded (by selection and drift) which is demonstrated by four microsatellites markers in this study where five populations of New-Caledonia are compared with a Tahitian population (population with low variability but known to be genetically improvable and a priori genetically close to the New-Caledonian populations) and with a wild Equatorial! population (a priori representative of the genetic variability of the species). In the six reared populations the allelic diversity and the heterozygosity level are low (1 to 3 alleles per locus instead of 14 to 25; 10% to 20% heterozygosity instead of 90%). In addition, the Tahitian and Caledonian strains have the same alleles, which suggests (i) that the loss of alleles occured during the common history of these populations at the beginning of their domestication and (ii) that a selective breeding program could generate in New Caledonia a significant (but limited) genetic improvement equivalent to the one obtained in Tahitian experiments. Nevertheless, the very low genetic variability of the New-Caledonian domesticated populations represents a risk to be unable to adapt to an environmental change (controlled or uncontrolled). The results of the present study demonstrate, on objective data, the usefulness of introducing genetic variability in New-Caledonia, but on the condition that it is correctly managed and that all the consequences in terms of risk management are integrated by the institutions in charge of the development of the shrimp farming industry.

Keyword(s)

Genetic resources, P. stylirostris, inbreeding, domestication

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252 Mo
Comment citer
Goyard E., Arnaud Sophie, Vonau Vincent, Bischoff V., Goarant C., Goguenheim Jean, Mouchel Olivier, Pham Dominique, Aquacop (2002). Evaluation de la variabilité génétique de P. stylirostris disponible en Nouvelle-Calédonie. Ref. DRV/RST/RA/2002-02. Ifremer. https://archimer.ifremer.fr/doc/00715/82718/

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