Intoxications par des coquillages bivalves. Etude des cas enregistrés par les Centres antipoison de janvier 2012 à décembre 2019. Description des cas ayant présenté un syndrome neurotoxique

Type Rapport
Date 2021
Langue(s) Français
Référence Rapport d’étude de toxicovigilance. Auto-saisine de l’Anses n°2021-AUTO-0073. (Agence nationale de sécurité sanitaire pour l’alimentation, l’environnement et le travail, Maisons-Alfort, France). 52 p.
URL alternative https://www.anses.fr/fr/system/files/Toxicovigilance2021AUTO0073Ra.pdf
Auteur(s) Anses
Contributeur(s) Abadie EricORCID
Mot-Clé(s) Toxines paralysantes, saxitoxines, coquillages, moules, huîtres, centres antipoison, toxicovigilance.
Résumé

Les intoxications alimentaires par des coquillages bivalves (moules, huîtres…) peuvent être à l’origine de troubles neurologiques graves voire mortels, par accumulation dans leur chair de toxines naturelles qui se développent dans l’eau qui les entourent. Les teneurs en toxines naturelles dans les coquillages sont réglementées dans un ensemble de lois sur l’hygiène des denrées alimentaires (« Paquet hygiène »). En juin 2019, une intoxication liée à la consommation de moules contaminées par des toxines paralysantes en deçà du seuil règlementaire a attiré l’attention de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement du travail (Anses) et des Centres antipoison (CAP) sur une possible méconnaissance diagnostique des intoxications par des neurotoxines marines. Suite à cette alerte, une étude rétrospective des cas d’intoxication par des coquillages bivalves enregistrés par les CAP du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2019 a été conduite par l’Anses, les CAP et l’Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer. Pendant cette période, 619 cas d’intoxication par des coquillages bivalves, tous types de symptômes confondus, ont été rapportés, correspondant à 452 repas de coquillages, un repas pouvant être partagé par plusieurs convives. Les repas à l’origine des intoxications étaient composés d’huîtres pour 50% d’entre eux, de moules pour 33%, de coquilles Saint-Jacques pour 11%, de moules et d’huîtres pour 2%, et d’autres coquillages pour 4% des repas restants. La répartition mensuelle du nombre de personnes intoxiquées et de repas concernés, cumulée sur la période d’étude de 2012 à 2019, montrait une prédominance des intoxications par des huîtres en décembre (42 % des cas et 37 % des repas d’huîtres) et des moules en avril (26 % des cas et 15 % des repas de moules). Si une très large majorité (88%) des personnes intoxiquées avaient présenté un ou plusieurs signes digestifs (vomissements, diarrhée, nausées…), 22% avaient présenté au moins un signe neurologique (céphalées, vertiges, paresthésies…) seul ou associé à d’autres symptômes. Par ailleurs, les trois quarts des personnes ayant présenté un signe neurologique avaient également rapporté un signe digestif, permettant d’orienter sur l’origine alimentaire possible des troubles. La relecture complète, par un toxicologue des CAP, de chacune des 134 observations des cas où un signe neurologique était mentionné a permis d’identifier 15 cas pouvant être associés à une exposition à une neurotoxine marine : 14 cas correspondaient à un syndrome paralytique (orientant vers les saxitoxines) et un cas à un syndrome amnésique (orientant vers l’acide domoïque). Le diagnostic a cependant été posé rétrospectivement à partir de l’observation simultanée des signes cliniques décrits d’une part, et d’une contamination de coquillages dans les zones de production conchylicoles surveillées (Réseau de surveillance des phycotoxines dans les organismes marins) ou par une notification du ‘Rapid Alert System For Food and Feed’ d’autre part, lorsque l’origine des coquillages consommés était connue. Aucune recherche de neurotoxines marines (saxitoxines, acide domoïque…) n’a cependant pu être réalisée dans le sang ou les urines de ces 15 patients. Suite à cette étude, un questionnaire spécifique a été élaboré par le GT « Vigilance des toxines naturelles » de l’Anses afin de recueillir toutes les données nécessaires pour orienter, dès le premier appel d’un CAP, la conduite à tenir chez une personne rapportant un signe neurologique après la consommation de coquillages. Enfin, cette étude a permis de mettre en place une surveillance prospective des intoxications par des coquillages à l’origine de signes neurologiques à partir des données des CAP, afin d’informer les autorités compétentes et la population dans les meilleurs délais.

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Comment citer 

Anses (2021). Intoxications par des coquillages bivalves. Etude des cas enregistrés par les Centres antipoison de janvier 2012 à décembre 2019. Description des cas ayant présenté un syndrome neurotoxique. Rapport d’étude de toxicovigilance. Auto-saisine de l’Anses n°2021-AUTO-0073. (Agence nationale de sécurité sanitaire pour l’alimentation, l’environnement et le travail, Maisons-Alfort, France). 52 p. https://archimer.ifremer.fr/doc/00732/84415/