Le bassin de Marennes Oléron (BMO), premier bassin de production conchylicole d’Europe, est soumis à des fluctuations environnementales et des pressions anthropiques variées depuis plusieurs décennies.  Basé sur les résultats des réseaux de surveillance et d’observation opérés par l’Ifremer, le projet national RETROSCOPE, dont l’un des sites d’étude se situe sur le BMO, vise à décrire la trajectoire d’évolution de socio-écosystèmes conchylicoles dont celui de Marennes Oléron. Dans ce contexte, les tendances d’évolution de neuf Unités Taxonomiques (UTs) dominantes du phytoplancton (suivi dans le cadre du suivi du REPHY entre 1995 et 2016) ont été étudiées. Ces tendances ont également été croisées avec celles de certains paramètres hydrologiques (température, salinité, turbidité, Rayonnement Photosynthétique Actif (PAR) etc.). 

Cette étude montre que (1) des changements dans la structure des communautés apparaissent au niveau des UTs dominantes entre 1995 et 2016 (notamment entre 2003 et 2008), (2)  des associations d'UTs s'expriment davantage à certaines périodes au détriment d'autres UTs (au niveau saisonnier), et (3) la température et la salinité apparaissent comme des forçages structurants de premier niveau et qu’ un 2^e niveau de structuration à partir de l'accès à la lumière (PAR) et la présence de matière en suspension se dégage sur certaines UTs.

Ce travail s’inscrivant dans le cadre du projet Retroscope vise maintenant à évaluer les conséquences de ces évolutions de la structure des communautés micro-phytoplanctoniques sur les consommateurs primaires, notamment les bivalves filtreurs en élevage, la disponibilité de certaines UTs dites fourages (comme ChaetoG, Skeleto) ayant évolué au cours du temps?