Dans le cadre de l’action Amélioration des connaissances scientifiques - Volet Identification de Stocks du projet IPERDMX, une étude pour déterminer si La Réunion montre une population ou plusieurs groupes séparés, a été réalisée chez 13 espèces de poissons (Aphareus rutilans, Aprion virescens, Cephalopholis aurantia, Epinephelus fasciatus, Etelis carbunculus, Lethrinus rubrioperculatus, Lutjanus kasmira, Lutjanus notatus, Mulloidichthys pfluegeri, Pristipomoides argyrogrammicus, Pristipomoides filamentosus, Variola albimarginata, Variola louti). L’outil pour déterminer s’il existe une ou plusieurs populations est l’otolithe, pièce calcifiée de l’oreille interne des poissons. Sa forme est le résultat des effets de la génétique de l’individu et de l’environnement qu’il a rencontré au cours de sa vie. Pour cette étude, 2392 otolithes ont été prélevés et analysés. Parmi les espèces, 544 otolithes ont été analysés pour Lutjanus kasmira et à l’inverse, seuls 31 otolithes ont été échantillonnés et traités pour Aprion virescens. Pour chaque espèce, l’analyse a été réalisée en 2 étapes en regardant premièrement les effets confondants potentiels sur la forme des otolithes que sont la taille du poisson, la symétrie des otolithes droit et gauche, le dimorphisme sexuel et l’effet géographique. Cette première étape permet de comprendre l’importance des différents effets qui influencent la forme de l’otolithe pour les intégrer dans la deuxième étape de façon à ne tester que l’effet géographique sur la forme des otolithes. Lorsque cet effet géographique est significatif lors de la première étape, la deuxième étape consiste à quantifier et comprendre cet effet avec 2 approches utilisées en parallèle que sont la Classification Ascendante Hiérarchique (CAH, n’utilisant pas d’informations préalables de classification) et l’Analyse Discriminante Linéaire (LDA, utilisant les positions géographiques pour définir les groupes à tester). Parmi les 13 espèces testées, seuls les résultats chez 2 espèces (Etelis carbunculus et Pristipomoides filamentosus) montrent 2 sous-ensembles géographiques pouvant laisser à penser à 2 unités de gestion/stocks présentes autour de l’île de La Réunion. Pour les 11 autres espèces, l’ile de La Réunion semble former une seule unité de gestion par espèce. Cependant, tous ces résultats mériteront d’être complétés dans le futur via un échantillonnage spatial plus important.