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Surveillance saisonnière des intoxications accidentelles par des champignons - Bilan des cas enregistrés par les Centres antipoison entre le 1er juillet 2021 et le 31 décembre 2021
Si les champignons sont des aliments appréciés, certaines espèces n’en demeurent pas moins toxiques voire mortelles pour l’Homme. Chaque année depuis 2016, l’Anses réalise une surveillance saisonnière des intoxications accidentelles par des champignons de juillet à décembre entre les semaines 27 et 52, les champignons poussant en majorité en été et à l’automne. Entre le 1er juillet et le 31 décembre 2021, 1 340 cas d’intoxications ont été rapportés aux Centres antipoison dont 1 269 personnes qui se sont exposées dans un contexte alimentaire et 71 personnes suite à une ingestion accidentelle, par méconnaissance du risque. Si les mois de juillet et août 2021 ont été marqués par un nombre important d’intoxication pour un début de saison, c’est plus classiquement au mois d’octobre qu’est survenu le pic d’intoxication. Les personnes étaient âgées de 3 mois à 95 ans, l’âge moyen était égal à 47,7 ans et l’âge médian à 48,7 ans. Les champignons consommés étaient issus très majoritairement de la cueillette de champignons sauvages. Les espèces de champignons les plus recherchées par les cueilleurs étaient les cèpes, les girolles, les coulemelles, les bolets, les pieds de moutons ou encore les mousserons. Le ou les champignon(s) consommé(s) avaient pu être identifiés par un expert mycologue après envoi d’une photographie de la cueillette pour 336 cas. Une confusion entre une espèce comestible et une espèce toxique était dans deux tiers des cas à l’origine de l’intoxication. Enfin, six personnes avaient utilisé une application de reconnaissance de champignon sur smartphone, qui pour trois d’entre elles avaient indiqué qu’il s’agissait d’une espèce comestible alors qu’il s’agissait en réalité d’une espèce toxique. Si la plupart des intoxications étaient bénignes, 41 cas étaient de gravité forte dont quatre décès. Les patients atteints de forme graves présentaient majoritairement un syndrome phalloïdien (46,3 %) puis, dans une moindre mesure, un syndrome sudorien (17,1 %), orellanien (12,1 %), panthérinien (7,3 %), résinoïdien (7,3 %). Il n’y avait pas de syndrome mycotoxique identifié pour 9,8 % des cas de gravité forte. La surveillance nationale saisonnière des intoxications par des champignons permet de diffuser chaque année des messages de prévention au moment des périodes de pousse et de cueillette des champignons, messages qui sont relayés par la presse, les réseaux sociaux et les associations ou sociétés régionales de mycologie.
Mot-clé(s)
Champignon, intoxications, centres antipoison, toxicovigilance
Keyword(s)
Mushroom, poisoning, Poison control centres, toxicovigilance
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Version officielle éditeur | 28 | 741 Ko |