La présente fiche indicateur présente l’évaluation qui pourrait être faite, lors du prochain cycle, de la contamination en métaux chez les poissons pélagiques profonds des eaux du talus et de la zone océanique, au-delà du plateau continental pour la Sous-Région Marine Golfe de Gascogne (Unité Marine de Rapportage (UMR) « Large-Talus/Océan »). Le mercure (Hg), le cadmium (Cd) et le plomb (Pb) sont trois métaux non essentiels reconnus pour leur toxicité et utilisés comme indicateurs communs par OSPAR et MEDPOL. Ils font également partie de la liste des substances prioritaires de la directive cadre sur l’eau (DCE 2013/39/UE). Leurs concentrations ont été mesurées chez 8 espèces de poissons pélagiques profonds (poissons entiers, tractus digestifs vidés) prélevés en 2017 lors de la campagne halieutique EVHOE de la « Data Collection Framework (DCF) », dans le cadre d’une étude ponctuelle intitulée « Biodiversité et Contamination du micronecton profond – Faisabilité du suivi et État de référence » (Spitz et al. 2019). En l’absence de données antérieures, cette étude pilote, avec un nombre d’échantillons relativement restreint est considérée comme un « état initial » de la contamination des poissons pélagiques profonds. Elle est ainsi présentée à titre indicatif, sous le même format de fiche indicateur BEE que les autres évaluations réalisées dans le cadre du D8C1, mais ne contribue pas à l’évaluation intégrée du D8C1 pour ce cycle 3.

Les concentrations en Hg chez les poissons pélagiques profonds sont entre 2 et 32 fois supérieures au seuil environnemental (NQE, 2013/39/UE) chez les espèces ici suivies de l’UMR Large-Talus/Océan pour la SRM GdG. Par conséquent il ne peut pas être exclu que les concentrations observées en Hg puissent nuire à la vie marine. Les concentrations en Cd et Pb sont majoritairement inférieures aux seuils considérés (entre 163 et 28 fois inférieures pour le Pb, et entre 96 fois inférieures à près de 2 fois supérieures pour le Cd). Ces seuils pour le Cd et le Pb sont des seuils sanitaires utilisés en l’absence de seuils environnementaux (EC, 1881/2006/CE). Au vu de ces résultats, les concentrations observées en Cd et en Pb (évalué individuellement) ne sont pas susceptibles d’être un risque majeur pour l’homme dans les zones évaluées.