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Confiance entre société et science. Quelles évolutions dans leurs relations de réciprocité dans les prochaines décennies ?
Une confiance réciproque entre la communauté scientifique (« la science ») et tous les autres acteurs de la société apparaît fondamentale pour que la science contribue à relever les défis sociétaux, mieux comprendre le monde et préparer l’avenir. L’ampleur et la rapidité des évolutions contemporaines bouleversent les repères et les valeurs de la société. Les résultats produits par la science suscitent à la fois attentes et rejets, admiration et doutes. Mise à l’épreuve dans un monde hypermédiatisé et interconnecté, la confiance d’une partie de la société en la science s’érode. Plus que jamais, la démarche et l’action scientifiques ont besoin d’être comprises, les processus et productions de la recherche ouverts lorsque c’est possible, les résultats largement appropriés et les bénéfices démontrés.
Face à ce constat, le réseau PROSPER a analysé les moteurs de la confiance entre la société et la science, et vice-versa. Cette confiance est le résultat d’une relation de réciprocité entre des personnes ou des collectifs de personnes, qualifiés par la suite d’acteurs, scientifiques et non scientifiques, issus des sphères publique et privée. Au coeur de cette relation, le gage de la confiance est « la vérité scientifique » entendue ici comme l’exactitude scientifique des faits, la justesse des normes de la véracité, l’entretien du doute scientifique, et l’authenticité expressive des acteurs. Cette réciprocité qui conditionne la confiance ne s’appréciera qu’à l’aune de la satisfaction des attentes légitimes des acteurs et du respect de leurs engagements dans le portage de cette vérité scientifique.
Pour sonder l’évolution de cette relation dans les prochaines décennies, le groupe de travail « Confiance entre société et science », composé d’une trentaine de chercheurs et prospectivistes d’organismes publics, et éclairé par des conférenciers, s’est réuni neuf fois entre janvier 2020 et avril 2022. Il s’est attaché à dessiner des futurs possibles à l’horizon 2040. Ces futurs sont souhaitables ou non, plus ou moins probables, volontairement contrastés, avec l’objectif d’identifier des leviers d’action à activer dès aujourd’hui en vue de renforcer la confiance et de limiter les risques de la dégrader.
Le processus de réflexion s’est déroulé en sept étapes :
- Clarification des principaux termes de l’analyse : confiance, crédibilité, croyance, science, acteurs scientifiques ;
- Identification des attentes et des engagements réciproques de la science et des acteurs de la société ;
- Identification du système, de ses variables et de leurs relations (cf. figure ), et mise au jour des origines et des dynamiques des phénomènes observés ;
- Recueil de données et élaboration d’hypothèses pour les variables motrices et les relations entre acteurs ;
- Construction de scénarios par croisement de micro-scénarios de contexte avec les hypothèses élaborées pour les variables motrices ;
- Analyse de l’état de la confiance dans les scénarios ;
- Élaboration de pistes d’action pour conforter et améliorer la confiance entre la science et la société.
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Version officielle éditeur | 70 | 1 Mo |