Le gisement de palourdes du bassin d’Arcachon bénéficie de campagnes de suivi régulières depuis le début des années 2000. Porté par le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine, un nouveau suivi a été réalisé au printemps 2024, mobilisant scientifiques, professionnels et autres acteurs impliqués dans la gestion. Les prélèvements ont été effectués à l’aide d’une benne Hamon (0,25 m²), suivant un protocole d’échantillonnage aléatoire stratifié et spatialement équilibré (GRTS - generalized random tessellation stratified). L’échantillonnage a porté sur 522 stations réparties sur une zone de 54 km², divisée en 16 strates de référence habituellement prospectées depuis 2003, auxquelles s’ajoutent 7 strates supplémentaires. En 2024, la palourde japonaise Ruditapes philippinarum reste l’espèce dominante avec 99 % des effectifs. Les individus mesurent entre 4 et 40 mm avec, cette année, l’observation d’une seule classe modale à 22-24 mm. Les densités moyennes relevées sont de 27 palourdes par m² pour une masse de 111 g par m². Sur les 16 strates de référence, la population totale de palourdes toutes espèces confondues est estimée à 1 156 millions d’individus (± 88 millions) pour une biomasse totale de 4 748 tonnes (± 368 tonnes). Pour la palourde japonaise, la population est estimée à 1 151 millions d’individus (± 88 millions) pour une biomasse de 4 730 tonnes (± 368 tonnes). Avec 151 tonnes (soit 3 % de la biomasse), la biomasse exploitable (palourdes d’une longueur L ≥ 35 mm) en 2024 représente la valeur la plus basse enregistrée de la série de données. Le niveau d’abondance des juvéniles (L < 17 mm) s’élève à 71 millions d’individus pour une biomasse de 46 tonnes ; celui des reproducteurs (L ≥ 25 mm) atteint une valeur de 3 036 tonnes pour 472 millions d’individus, soit 64 % de la biomasse et 41 % des effectifs. Tous les indicateurs sont en baisse par rapport à la situation de 2021 : -46 % pour la biomasse totale, -70 % pour la biomasse exploitable, -62 % pour la biomasse des reproducteurs et -56 % pour la biomasse des juvéniles. La convergence de ces tendances indique que l’état de la population de palourde japonaise dans le bassin d’Arcachon s’est dégradé depuis le dernier suivi de 2021. Cette étude a également permis de récolter des échantillons biologiques pour des travaux de génétique sur les palourdes et pour étudier la propagation d’une espèce non indigène la moule asiatique Arcuatula senhousia.

The Manila clam population in Arcachon Bay has been monitored since the early 2000s. A new survey, supported by the CRPMEM Nouvelle-Aquitaine, was carried out in Spring 2024, involving scientists, professional fishers and others structures. Samples were collected using a Hamon grab (0.25 m²), following a spatially balanced stratified random sampling protocol (GRTS - generalized random tessellation stratified). Sampling was carried out at 522 stations spread over an area of 54 km², divided into 16 reference strata usually surveyed with 7 additional strata. In 2024, the Manila clam Ruditapes philippinarum remains the dominant species with 99% of the abundance. Individuals measured between 4 and 40 mm with a single modal class at 22-24 mm this year. In 2024, the average densities recorded are 27 clams per m² for 111 g per m². In the 16 reference strata, the total clam population included all species, is estimated at 1,156 million individuals (± 88 million) for a total biomass of 4,748 tons (± 368 tons). For Ruditapes philippinarum, the population is estimated at 1,151 million individuals (± 88 million) for a biomass of 4,730 tons (± 368 tons). With 151 tons (i.e. 3 % of the biomass), the biomass of commercial size clams (L ≥ 35 mm) in 2024 is the lowest value recorded in the data series. The level of juvenile abundance (L <17 mm) amounts to 71 million individuals for a biomass of 46 tons; the spawning stock (L ≥ 25 mm) reached a value of 3,036 tons for 472 million individuals, i.e 64 % of the biomass and 41 % of the numbers. All the indicators are declining compared with the situation in 2021: -46 % for total biomass, -70 % for exploitable biomass, - 62 % for spawning biomass and -56 % for juvenile biomass. The convergence of these trends indicates that the status of the Manila clam population within the Arcachon Bay is getting worse since 2021. This study also provided an opportunity to collect biological samples for genetic research on clams and to study the spread of a non-native species, the Asian mussel Arcuatula senhousia.