Le dispositif « SELI » est mis en place depuis 2017 pour acquérir des données sur les effets biologiques intégrateurs de la contamination chimique chez des organismes marins (poissons et bivalves). Il permet de renseigner la base de données du Conseil International pour l'Exploration de la Mer (CIEM), et ainsi d’alimenter le groupe de travail ICES/BEC (Biological Effect of Contaminants) et de renseigner le critère 2 du descripteur 8 de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM : Le niveau de concentration des contaminants ne provoque pas d’effets dus à la pollution). Le présent rapport concerne le volet SELILOIRE 2020. Des poissons plats (n=142 soles) ont été collectés du 29 Août au 8 Septembre 2020 dans le cadre d’une campagne réalisée sur le Navire Océanographique (N/O) Côte de la Manche, et des bivalves (n= 120 moules) ont été prélevées en février 2021 à 6 stations dans le cadre du suivi du Réseau d’Observation de la Contamination Chimique du littoral dans la Matière Vivante (ROCCH MV). Les biomarqueurs suivis sont ceux listés dans l’arrêté national BEE 2019 et couvrent plusieurs modes d’action possibles des contaminants : indicateurs de la santé générale de l'organisme (indices somatiques (e.g. RGS, RHS), stabilité de la membrane lysosomale), biomarqueurs de génotoxicité (cassures de brins de l’ADN (test des comètes) et micronoyaux), biomarqueur de neurotoxicité (AChE), biomarqueur d’exposition aux HAP (métabolites de HAP chez les poissons) et des analyses histologiques (gonade et foie). Les contaminants suivis sont des contaminants organiques hydrophobes (historiques et d’intérêt émergent) et des éléments traces métalliques susceptibles de s’accumuler dans les organismes et/ou de s’amplifier dans les réseaux trophiques (éléments traces, PCB, PBDE, HBCDD, PFAS et pesticides organochlorés (OCP)). L’ensemble de ces analyses permette d’évaluer : 1) les réponses biologiques observées chez les organismes marins (poissons plats, bivalves) 2) le niveau d’imprégnation des organismes marins (poissons plats, bivalves) par les contaminants chimiques, et à moyen-terme : 3) si les réponses biologiques observées peuvent être associées à l’exposition à un stress chimique dans des zones de pressions anthropiques variées ? Le présent rapport est organisé selon un niveau d’intégration croissant, il commence par décrire chaque biomarqueur et chaque famille de contaminants individuellement, puis des représentations intégrées sont ensuite proposées pour avoir une vision de plus en plus globale de la contamination chimique et de ses effets en baie de Loire et Vilaine.