Utilisation des outils géomatiques (SIG) pour évaluer la dynamique sédimentaire post-exploitation d’un ancien site d’extraction de granulats marins à partir de données acoustiques et sédimentologiques

Situé dans l’alignement de l’estuaire de la Loire, le site du Pilier a été exploité pour la production de granulats marins de 1986 à 2018. Au cours de cette période, environ 40 millions de m3 de sédiments ont été extraits, créant une souille de 2,5 km2 et de 7-8 m de profondeur. Les activités d’extraction se sont concentrées dans la partie ouest de la concession ainsi que dans des secteurs très localisés créant des dépressions isolées.

L’évolution morphologique de la concession, à l’issue de l’exploitation, a été évaluée à partir de 6 levés bathymétriques réalisés entre novembre 2017 et août 2022 et de leur analyse sous SIG. Plusieurs stratégies et combinaisons ont été testées afin d’estimer l’incertitude en Z spécifique à chaque MNTs. Des bilans sédimentaires ont ensuite été établis (au sein de la concession minière et 10 sous-secteurs) avec et sans l’application de seuils à des échelles de temps pluriannuelles, annuelles et saisonnières. L’évolution de la nature sédimentaire a également été suivie grâce à des analyses granulométriques d’échantillons de surface issus de chaque mission en mer.

Les conclusions de l’étude montrent que la concession est en accrétion depuis la fin des exploitations en 2017 jusqu’en août 2022 (+ 511 274 m3), mais que les dépôts ne sont pas répartis de manière homogène sur le site. Les secteurs à l’ouest de la concession (bordure nord-ouest, la souille principale et la dépression des « 3 griffes ») représentent les 4/5ème du bilan sédimentaire (+ 414 598 m3) de la concession (+ 511 274 m3) pour cette même période. Les 4/5ème de ce bilan sédimentaire se concentrent ainsi sur 1/5ème de la surface de la concession. L’influence de la tempête Aurore (octobre 2021) a été enregistrée grâce au levé de novembre 2021.  Elle semble générer dans un premier temps une érosion au sein de la concession, puis permet dans un second temps de renforcer l’accrétion lors de la période estivale suivante, notamment le long de la bordure ouest. D’après les analyses granulométriques, les dépressions ont tendance à s’affiner avec le dépôt de vases et de sables fins (gris et roux). Des sédiments plus grossiers sont localisés dans les zones profondes de la bordure nord-ouest mettant en évidence le piégeage de matériaux charriés provenant de la plateforme mais aussi la mise à l’affleurement de dépôts grossiers par l’extraction de granulats marins. La direction principale du transit sédimentaire s’effectue vers l’est à la faveur des processus hydrodynamiques, comme en atteste la présence de nombreux rubans sableux dans la concession, la polarité des dunes observées à l’est de la concession ou encore l’accumulation de sables fins à l’aval du transit sédimentaire.

Comment citer
Simplet Laure, Rieux Alissia, Lengronne Arthur, Texier Danae, Goslin Jerome (2025). Utilisation des outils géomatiques (SIG) pour évaluer la dynamique sédimentaire post-exploitation d’un ancien site d’extraction de granulats marins à partir de données acoustiques et sédimentologiques. Colloque MerIGeo "De la côte à l'océan, l'Information Géographique en mouvement". 18 au 20 mars 2025, Nantes. https://archimer.ifremer.fr/doc/00944/105548/

Copier ce texte