Pendant les années 50, la praire a joué un rôle secondaire dans le contexte maritime local. Au cours des années 50, cette espèce était ciblée par une flottille différente de la coquille Saint-Jacques de la rade de Brest, à capacité de capture modeste (flottille du Relecq Kerhuon) permettant la réalisation des captures annuelles moyennes de l'ordre de 150 tonnes. La décennie 60, après l'effondrement du stock coquillier a vu la praire occuper une place de ressource de substitution pour atteindre des productions dépassant les 400 tonnes. Les premières étapes de l'évolution de cette pêcherie sont détaillées par Le Gall (1969) et Piboubès (1973). Petit à petit, la flottille s'est transformée (à partir des années 70, entrée progressive des goémoniers dans la pêcherie). Le déclin de la production jusqu'à l'interruption de la pêche au cours des années 80 est la conséquence de l'accroissement des capacités de capture combiné avec une stratégie démographique de population peu avantageuse. Les recrutements abondants sont plutôt rares ; à titre d'exemple, l'analyse effectuée par Berthou (1983) sur la pêcherie de la même espèce dans le golfe normand breton a montré que, sur une période de plus de 7 ans, seule une classe d'âge, à savoir celle née en 1971, a supporté le poids de la pêche. A partir de la fin des années 80, le stock de praires de la rade de Brest est caractérisé par plusieurs classes d'abondance satisfaisante, combinées à un arrêt total de la pêche pendant plusieurs années ; cette situation a contribué au redressement du stock qui a atteint aujourd'hui des niveaux de capture comparables à ceux des années 50. La praire, espèce moins emblématique que la coquille Saint-Jacques dans le contexte local, est néanmoins depuis plusieurs années l'espèce de la rade de Brest la plus importante en chiffres d'affaires et son évolution mérite attention. L'épisode de l'ASP en rade de Brest a conduit à la fermeture de la pêche à la coquille Saint- Jacques de novembre 2004 à avril 2005. Les coquilliers de la rade de Brest se sont donc concentrés sur la pêche à la praire et les débarquements ont atteint environ 160 tonnes contre 130 tonnes les années antérieures. Dans ce nouveau contexte, il s'avère important de connaître l'évolution du stock de praires après une pêche intensive lors de la saison de pêche 2004-2005 et dans la continuité des travaux similaires d'évaluation du stock de praires menées par l'Ifremer au printemps 2001. Ce rapport présente les résultats de l'évaluation du stock de praires réalisée en octobre 2005 et les compare avec ceux de 2001 (Pitel et al.2001).
Mot-clé(s)
Jeancani, Venus verrucosa, ressource de substitution, praires, rade de Brest, Bretagne
Keyword(s)
Jeancani, Venus verrucosa, clams, Bay of Brest, Brittany
Pitel Mathilde, Martin Stephane, Fifas Spyros, Huet Jerome, Berthou Patrick (2006). Evaluation du stock de praires en rade de Brest. Ref. RAPPORT INTERNE STH/LBH/06-009. https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/4602/