L'espadon : de la recherche à l'exploitation durable
À l'inverse de la situation en Europe, La Réunion est le seul département français dont la pêche a connu, depuis cinq ans une croissance importante et ceci aussi bien pour la pêche artisanale associée aux DCP, pour la pêche semi-industrielle palangrière que pour la pêche industrielle dans les terres australes. Deux évènements capitaux contribuent au développement rapide de la pêche thonière et donnent à La Réunion, l'accès à ses ressources pélagiques. L'implantation en 1988 des premiers DCP par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) engendre un véritable bouleversement au sein de la pêcherie artisanale et relance un secteur en perte de vitesse depuis 1980. En 1991, au vu du succès des palangriers asiatiques débarquant à La Réunion, un armement local équipe son bateau de 12 m d'une palangre semi-automatique et procède à des essais qui se révèlent prometteurs. Quelques mois plus tard, l'incitation à l'investissement par des défiscalisation, le soutien des collectivités locales à la filière pêche, ainsi que l'arrivée de pêcheurs métropolitains poussés par la crise de la pêche en Europe, suscitent des vocations dans le secteur. C'est l'émergence d'une flottille ciblant l'espadon (Xiphias gladius) destiné principalement au marché européen et approvisionné par fret aérien.
Conformément aux objectifs définis au niveau international par la commission thonière de l'océan Indien (CTOI), la France, en tant qu'État pêcheur, se doit de contribuer au développement durable de l'exploitation et à la gestion à long terme des ressources pélagiques.
Mot-clé(s)
Développement durable, Biologie, Espadon, Réunion, Pêche palangrière
Contrary to the situation in Europe, Réunion Island is the only French department whose fishing has increased considerably for five years, as far as artisanal fishing linked to DCPs (Fish Concentration Plans), but also semi-industrial longline fishing and industrial fishing in southern oceans are concerned. Two capital events contribute to the quick development of tuna fishing and provide Reunion Island with access to its pelagic resources. The setting up in 1988 of the first DCPs by the French Research institute for the exploitation of the sea (Ifremer) resulted in a real upheaval of artisanal fishery and relaunched a sector which had been slowing down since 1980. In 1991, witnessing the success of Asian longline boats unloading on Reunion Island, a local fleet equipped its 12 m-boat with a semi-automatic longline and carried out a series of trials which proved promising. A few months later, the incitation (through tax exemption) in investment, the support of local government bodies to the fishing sector, as well as the arrival of metropolitan fishermen lead by a fishing crisis in Europe, inspired many to follow this career path. A fleet targeting swordfish (Xiphias gladius), focusing on the European market and supplied by air freight, was created. In accordance with the objectives defined at an international level by the Indian Ocean Tuna Committee (CTOI), France, as a fishing state, has to contribute to the sustainable development of the exploitation and to the long-term management of the pelagic resources.
Poisson Francois, Taquet Marc (2001). L'espadon : de la recherche à l'exploitation durable. Ref. IFREMER 98/1212978/F. https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/6427/