A travers le projet européen PECOSUDE (n° 99/024) signé en 2000 pour 2 ans, les trois pays participants, la France, l’Espagne et le Portugal ont eu pour objectif de décrire les caractéristiques des petites pêches côtières et estuariennes de la côte atlantique du Sud de l’Europe (de la Loire au Portugal). Ce travail s’est basé sur un bilan des flottilles côtières, du point de vue des typologies, de l’aspect économique et social de l’activité et de la commercialisation des produits issus de cette pêche. La compréhension des systèmes d’exploitation impose l’utilisation conjointe des connaissances de l’halieutique (données 1999), de l’environnement, de l’économie et du social (données 2000). La fréquentation de la zone des 12 milles pour la France et du plateau continental pour l'Espagne nord et le Portugal (jusqu'à 1 000 m), ainsi qu'un temps de pêche inférieur à 96 heures ont été retenus comme définition d'étude. Sur les 1 911 navires présents dans les ports du Sud Golfe, les données statistiques concernant 1 435 d’entre eux ont pu être utilisées pour établir une typologie des navires fréquentant la mer territoriale. Ces navires emploient 3 580 marins et débarquent 20 644 tonnes pour un chiffre d’affaires de 84 millions d’euros ; les 10 premières espèces en valeur (sole, civelle, bar, anchois, seiche, merlu, congre, langoustine, bouquet) cumulent 73 % des valeurs et 50 % des poids. Cette typologie établie au regard des engins pratiqués, des espèces débarquées, des zones fréquentées et des saisons de pêche nous a permis d'identifier 9 composantes, relativement homogènes, ayant des profils de comportements de pêche différents : les "Chalutiers pélagiques", les "Chalutiers côtiers", les "Dragueurs", les "Chalutiers de fond", les "Fileyeurs", les "Palangriers", les "Conchyliculteurs Petite pêche", les "Navires estuariens" et les "Civelliers". Cette caractérisation a permis l’application d'échantillonnage stratifié pour la réalisation des enquêtes socio-économiques (sur 248 bateaux). Les analyses socio-économiques n’ont porté que sur les navires de longueur inférieure à 15 m (1 242 navires) afin de mieux identifier l'activité économique des entreprises de pêche qui dépendent uniquement du secteur côtier. Les informations recueillies auprès des pêcheurs, ont permis de décrire les facteurs de production, d’estimer leurs coûts d’utilisation, ainsi que le chiffre d’affaires, la création de richesse et l’efficacité des moyens de production. L’analyse, menée pour la population totale et par composante, concerne l’année 2000. Ainsi les pêcheurs, âgés en moyenne de 41 ans, sont originaires dans 80 % des cas du département côtier où ils travaillent. La valeur du capital « navire » s’établit à environ 94 K€ et malgré de fortes disparités, le chiffre d’affaires moyen s’élèvent à 83 K€ et le taux de valeur ajoutée moyen à 70 %. La commercialisation des produits est très diversifiée selon les composantes des flottilles ; même si beaucoup de navires vendent en criée, un certain nombre d'espèces sont vendues directement au consommateur.