RESCO - Réseau d'observations Conchylicoles : Rapport annuel Campagne 2014.
Après cinq ans de suivi des performances conchylicoles sur 13 sites ateliers repartis sur le littoral français, le réseau RESCO a permis d’approfondir les connaissances concernant la dynamique spatio-temporelle des mortalités d’huîtres. Cependant, il était apparu très difficile d’être suffisamment exhaustif sur le choix des lots sentinelles suivis, et les résultats obtenus ne pouvaient pas représenter toute la diversité des lots d’huîtres creuses cultivées sur les côtes françaises. Par conséquent, le protocole du RESCO a légèrement évolué en 2014 afin de palier à ces biais mais aussi d’améliorer la lisibilité des objectifs du réseau. Pour ce faire, deux actions principales ont été mises en oeuvre : (i) l’introduction dans les suivis d’un nouveau matériel biologique standard et reproductible (Naissains Standardisés Ifremer), et (ii) le suivi, sur un site pilote, des valeurs d’expression de marqueurs physiologiques préalablement identifiés dans la réponse de l’huître face aux infections et/ou aux modifications environnementales (action PHYSITU). Les objectifs principaux du réseau ont par conséquent évolué, ciblant désormais l’acquisition de données afin de qualifier la qualité des écosystèmes conchylicoles.
Les principaux résultats acquis lors de cette nouvelle campagne 2014 ont mis en évidence que les performances conchylicoles mesurées pour les lots de naissains NSI et issu de captage naturel d’Arcachon étaient comparables sur l’ensemble des sites. Ainsi, les mortalités pour ces lots sont apparues entre mi-mai et mi-juin, et les taux de mortalité cumulée finaux sont de l’ordre de 50%. Ces taux représentent donc une légère diminution par rapport aux taux de mortalité obtenus lors des campagnes précédentes, mais si cette baisse n’est pas statistiquement significative. Pour le lot « 18 mois », la moyenne nationale atteinte est d’environ 20% : ce taux constitue donc une légère augmentation par rapport aux années précédentes, même si ces mortalités se font continuellement dans le temps, sans réel pic de mortalité. Notons qu’un taux élevé de 43% a tout de même été observé pour ce lot à Géfosse. Des observations similaires peuvent être faites sur le lot de «30 mois» (suivis pour la 1ère fois dans le cadre du réseau) : aucune mortalité très importante n’est à déclarer sur ce lot, puisque les taux de mortalité cumulée atteignent progressivement les 15%, à l’exception du site de Géfosse pour lequel les mortalités dépassent les 70%.
Les analyses pathologiques réalisées au cours de cette campagne 2014 se sont essentiellement concentrées sur le nouveau lot NSI introduit cette année. Ainsi, des analyses initiales ont permis de confirmer que ce lot ne portait pas de parasites à déclaration obligatoire, ni d’Herpes virus (et ce, même après avoir subi un challenge thermique). Des analyses (par PCR et analyses histologiques) réalisées lors des 1ères mortalités de ce lot ont montré que l’ADN de l’Herpes virus était systématiquement détecté ; Parallèlement, des bactéries appartenant au groupe Vibrio splendidus ont été trouvées sur 4 sites, ainsi que du Vibrio aestuarianus sur 2 sites parmi ces 4 sites.
Parallèlement au réseau, une étude a été menée sur un site pilote afin de suivre l’évolution de certains marqueurs en lien avec l’apparition des mortalités des naissains. L’expression de 14 gènes préalablement identifiés comme étant impliqués dans la réponse de l’huître à l’infection et/ou aux modifications environnementales a ainsi été mesurée au cours d’un phénomène de mortalité in situ. L’analyse statistique du jeu de données a permis d’identifier certains gènes dont l’expression varie en fonction des cinétiques de mortalité. A terme ces marqueurs pourraient être utilisés comme des indicateurs précoces pouvant faciliter la mise en place de seuil d’état d’alerte.