L'intégration d'un atelier d'aquaculture au sein d'une entreprise artisanale de pêche en Martinique nécessite de tenir compte de certains éléments spécifiques. La polyactivité est couramment répandue aux Antilles y compris dans le domaine aquacole comme en témoignent les filières Macrobrachium et "Saint Pierre pays". Par ailleurs, un compte d'exploitation prévisionnel classique ne permet pas d'appréhender la réalité de ce type d'activité.Cette étude menée en accord avec le Comité des Pêches et les Affaires Maritimes a montré que ce type de polyactivité est possible à deux conditions :- Possibilité d'utiliser une implantation à terre à proximité de la concession aquacole afin d'assurer le gardiennage et le soutien logistique (stockage du matériel et du granulé), - Disponibilité d'un minimum de moyens :. moyens financiers pour permettre l'auto financement durant le lancement de l'activité,. moyens matériels financés déjà par l'activité principale (véhicule, ponton, abri léger)L'intérêt d'associer pêche et aquaculture revêt différents aspects :- Les infrastructures existent déjà (accès au bord de mer, ponton, abri de stockage).- L'activité principale permet au pêcheur de vivre pendant la phase initiale précédant les premières entrées d'argent et "d'amortir" rapidement ses investissements. Ensuite, son coût de production se restreint à des coûts directs de grossissement (aliment, alevin, entretien, divers) : sa rémunération est alors effectuée sur le bénéfice.- Le produit d'aquaculture du pêcheur peut naturellement être intégré dans son réseau de commercialisation.Malgré la difficulté de comparer ce type d'entreprise à des fermes aquacoles classiques, il apparait que la polyactivité pêche aquaculture permet d'accepter un prix d'alevin supérieur aux autres types d'entreprises tout en ménageant une rémunération du travail du pêcheur.