La taille de première maturité sexuelle SL₅₀ (taille à partir de laquelle 50 % des individus sont matures) de la palourde japonaise Ruditapes philippinarum n’était pas connue pour le bassin d’Arcachon. Elle a été déterminée à partir de l’analyse histologique d’un échantillonnage conséquent d’individus (1420 palourdes) provenant de quatre sites distincts intra-bassin et réalisé au moment où la majorité des individus étaient matures entre juin et août 2021. Au total, 1238 individus de taille comprise entre 10 et 41 mm, ont été considérés pour l’estimation de la SL₅₀ (453 mâles, 405 femelles et 380 indifférenciés). Les stades de développement des gonades ont été déterminés selon la nomenclature établie par Drummond et al. (2006) et Moura et al. (2018) qui décrivent 6 stades différents : stade 0 (Inactif ou repos sexuel), stade 1 (Développement précoce), stade 2 (Développement tardif), stade 3 (Maturité), stade 4 (Ponte partielle), stade 5 (Ponte et dégénérescence). Sur l’ensemble des échantillons provenant des quatre sites du bassin d’Arcachon, les pourcentages d’individus immatures (stades 0, 1 et 2) et matures (stades 3, 4 et 5) sont respectivement de 46 % et de 54 % et la SL₅₀ est estimée à 26,7 mm (intervalle de confiance 26,2 – 27,2 mm). Elle s’établit à 24,5 mm pour les femelles et à 21,6 mm pour les mâles. D’un point de vue spatial (sites considérés séparément), les valeurs estimées de la SL₅₀ varient, avec une valeur minimale de 25,0 mm pour l’Île aux Oiseaux et une valeur maximale de 28,0 mm pour Andernos. Nos résultats mettent également en évidence que la quasi-totalité des palourdes de longueur inférieure à 20 mm n’était pas mature. Les données collectées et analysées dans cette étude permettent de mieux appréhender le fonctionnement de la population de palourdes du bassin d’Arcachon et de le comparer à ceux d’autres sites. La mise en œuvre de mesures de gestion à l’intérieur du bassin d’Arcachon s’appuie sur un socle de connaissances sur les traits de vie biologiques et sur celles relatives à la pêcherie. En matière de stratégies de conservation, l’estimation de la SL₅₀ de la palourde japonaise pour le bassin d’Arcachon va permettre d’apporter à la Commission Européenne des éléments manquants pour considérer une révision de la Taille Minimale de Référence de Conservation (TMRC) pour cette espèce.

The size at first sexual maturity SL₅₀ [size at which 50% of individuals are mature] of the Manila clam Ruditapes philippinarum was unknown for the Arcachon Bay. It was determined from histological analysis of a large sample of individuals (1420 clams) from four distinct intra-basin sites and carried out when most individuals were mature between June and August 2021. A total of 1238 individuals ranging in size from 10 to 41 mm were considered for the SL₅₀ estimate (453 males, 405 females and 380 indeterminate). Gonadal maturity stages were determined according to the nomenclature established by Drummond et al. (2006) and Moura et al. (2018), which describe 6 different stages: stage 0 (Inactive or resting), stage 1 (Early Active), stage 2 (Late Active), stage 3 (Maturity), stage 4 (Partial Spent), stage 5 (Spent and Resorbing). The percentages of immature (stages 0, 1 and 2) and mature (stages 3, 4 and 5) individuals are 46% and 54% respectively. The SL₅₀ of the entire sample was estimated at 26.7 mm (confidence intervals 26.2 - 27.2 mm). It was 24.5 mm for females and 21.6 mm for males. Spatially, the estimated SL₅₀ values vary, with a minimum of 25.0 mm for Île aux Oiseaux and a maximum of 28.0 mm for Andernos. Our results also show that the clams from a shell length less than 20 mm were not mature. The data analysed in this study allow a better understanding of the functioning of the clam population in the Arcachon Bay and a comparison with other sites. The implementation of management measures within the Arcachon Bay relies on both biological traits and fishery knowledge. Regarding management implications, the estimated SL₅₀ for Manila clam from Arcachon Bay constitutes additional element for the European Commission to consider a revision of the Minimum Conservation Reference Size (MCRS) for this species.