L'objectif du projet OBSLAG Pesticides est de dresser un état des lieux de la problématique des pesticides dans les lagunes Méditerranéennes au regard du risque chronique (individuel et/ou conjoint) qu'ils occasionnent vis-à-vis des organismes vivants de ces écosystèmes. Douze pointssuivis par échantillonnage intégratif au cours de 3 campagnes réalisées pendant l’année hydrologique 2020-21 caractérisent l’exposition de 10 lagunes aux pesticides. 75 matières actives et produits de dégradation ont été recherchés à l'aide d'échantillonneurs intégratifs passifs (POCIS) et d'échantillons d'eau ponctuels. En parallèle de cette acquisition de données, le travail de mise à jour bibliographique des données écotoxicologiques les plus récentes concernant les pesticides a été réalisé de manière à mettre en œuvre le Quotient de Risque (QR). Il s’agit d’un indicateur de risque chronique basé sur les effets cumulés des substances et dérivé du concept toxicologique de l'Addition des Concentrations (AC). 93% des échantillons réalisés présentent au moins un pesticide dépassant sa valeur seuil. Les dépassements individuels tendent toutefois à diminuer en 2020-21 par rapport aux suivis précédents. 13 substances sont en cause et aucune n’est une substance prioritaire DCE. Parmi ces « drivers du risque » 2020-21, le métolachlor-total- et son métabolite OA, l’atrazine-2-hydroxy et la carbendazim présentent un risque généralisé, pour l'ensemble des legs et sur plus de 50% des prélèvements réalisés. Le glyphosate, peu retrouvé dans les lagunes (freq de détection < 10%), dépasse sa valeur seuil dans l’étang de Canet. Parmi les autres drivers figurent aussi les herbicides hexazinone, flazasulfuron, nicosulfuron et chlortoluron, les insecticides imidacloprid et carbofuran, les fongicides propiconazole et azoxystrobin, et les produits de transformation, métolachlor ESA et atrazine-deséthyl (DEA). Outre les effets individuels, toutes les lagunes suivies présentent un risque chronique fort lié à la présence de mélanges de pesticide dans leurs eaux. En 2020-21, les étangs de Thau, Vic et Biguglia sont les lagunes qui présentent les risques médians les plus faibles alors que les étangs de Canet, Bages, Ayrolle et Or présentent les risques les plus forts. Cet état des lieux permet d'apporter une vision plus réaliste de la problématique des pesticides polaires dans les lagunes, complémentaire à celle réglementaire de la DCE